N° 5 - Mai-Juin 2018
Adaptive learning : fixer dans la mémoire le contenu des formations
Par Nicolas Deguerry - Le 14 mai 2018.
“Créer des parcours d'apprentissage adaptés"
“La mémoire, c'est comme un visage, explique Fabrice Cohen. À l'instar d'un visage qui comporte toujours deux yeux, un nez, une bouche, les mécanismes de la mémoire sont toujours les mêmes. Mais de même que tous les visages sont différents, les réglages de la mémoire le sont aussi."
Ainsi, un jeune enfant sera capable de répéter la suite de quatre mots qu'il vient d'entendre, mais un autre ne pourra en citer que trois. Si l'on insiste il se souviendra
du quatrième, mais aura entre-temps oublié le premier. “Chez le second, il y a un effet de patinage, comme si au-delà de trois mots, il n'y avait plus de place. Il faut donc que la méthode d'apprentissage tienne compte de cette donnée, sinon l'un réussira et l'autre non. C'est ce que nous avons voulu faire avec notre logiciel", ajoute Fabrice Cohen.
Adapter le rythme
Autre problème propre à la mémoire : la déperdition des connaissances avec le temps. Si la répétition est une bonne façon de lutter contre ce phénomène, le temps idéal entre les séances de répétition n'est pas le même pour tout le monde. Il faut donc adapter au rythme de chacun le temps séparant chaque séance. C'est ce que permettent de faire les logiciels d"'adaptive learning" lorsqu'ils sont poussés à un très haut niveau de technicité.
Une brique après l'autre
Alors que la personne apprend, un système d'intelligence artificielle peut déduire ce qu'elle sait déjà et la façon dont elle mémorise les nouvelles informations. “Le logiciel s'assure que chaque brique a bien été mémorisée avant de passer à la suivante. Il crée des parcours d'apprentissage adaptés", explique Fabrice Cohen. Cette technologie permet d'acquérir les savoirs requis dans de multiples domaines : ressources humaines, relations clients, sécurité, etc. Woonoz propose des produits “sur étagère" (Projet Voltaire, formation au règlement général sur la protection des données, etc.) et du sur-mesure. Les résultats sont concluants puisque, grâce à cette approche, quatre fois plus d'éléments sont mémorisés sur le long terme.
Mécanique mémorielle
Un contenu e-learning est généralement truffé de petites vidéos. Mais, en fait, elles ne facilitent pas la mémorisation. “Une vidéo peut servir à expliquer mais si l'on souhaite qu'un message soit retenu, elle perd en efficacité", explique Fabrice Cohen, cofondateur de Woonoz.
Pour mémoriser, ce que le cerveau affectionne, ce sont les écrits synthétiques et figés. Les messages doivent être simples et clairs, le design sobre et si le projet intègre des jeux, il est préférable que leur variété soit limitée, sous peine d'être moins efficace.