N° 2 - Novembre-Décembre 2017
Camille Besson, objectif petite enfance
Par Nicolas Deguerry - Le 14 novembre 2017.
« J'ai toujours eu envie de travailler avec les enfants. »
Depuis deux ans, Camille Besson s'est lancée avec enthousiasme un défi dont rien ne semble pouvoir la faire dévier : travailler auprès d'enfants, en milieu ordinaire. Comme ses camarades de promotion, elle devra pour cela obtenir le CAP Petite enfance, porte d'entrée du secteur. Un parcours classique, à ceci près qu'atteinte de trisomie, elle est la première à tenter l'expérience. Si l'objectif paraît en bonne voie, il n'en suppose pas moins de savants montages en matière de partenariats, d'articulations de financements et d'ingénierie de formation. Piloté par Agefos-PME Auvergne-Rhône-Alpes, le projet a reçu le prix Ocirp 2017 Acteurs Économiques & Handicap catégorie "Emploi et carrière". «On est monté sur scène et on nous a applaudis », se souvient avec un naturel bienvenu la lauréate : « Les enfants, c'est merveilleux, je leur apprends même à danser ! »
Un partenariat d'envergure
Autour de sa joyeuse énergie, nombreux sont les compagnons de route : ses parents, bien sûr, mais aussi un véritable aréopage d'institutions, bien décidées à démontrer qu'il appartient à tous de ne pas ignorer sa volonté. Mais Benoît Quinon, responsable d'antenne Agefos-PME et chef d'orchestre de l'opération, insiste : « Il y a d'abord Camille, qui a su fédérer les gens autour d'elle » ; ensuite, GarderieLand, l'entreprise convaincue qu'elle va ainsi s'enrichir ; enfin, Agefos-PME et Pôle emploi, organisateurs du parcours. Non moins importants, apparaissent aussi l'Agefiph et, sur le terrain, les organismes de formation qui produisent de gros efforts pour que Camille Besson puisse suivre le CAP : le Gréta Nord-Isère, fer de lance de l'adaptation organisationnelle, et PairForm'Hand, association spécialisée en charge de l'adaptation cognitive.
Volonté sans faille
Le résultat ? Accueil, activités en tout genre, repas, toilette et transmissions aux parents, la future professionnelle s'acquitte déjà de toutes ces tâches. C'est dans le cadre d'un contrat de professionnalisation étendu à trois ans qu'elle les apprend progressivement. Ravie, Camille Besson ne laisse planer aucun doute sur sa motivation : « Le CAP, je le ferai, j'ai une extrême volonté ! » Pour Benoît Quinon, reste à trouver de nouveaux financements pour augmenter l'accompagnement nécessaire et, surtout, à essaimer, y compris en allant vers d'autres maladies. À signaler que le jour même de notre entrevue à Bourgoin-Jallieu (38), c'est une autre Camille qui attirait notre attention dans l'édition locale du Dauphiné libéré. Également atteinte de trisomie 21, également accompagnée par Agefos-PME Auvergne-Rhône-Alpes et tout juste lauréate d'un CAP d'agent de polyvalent de restauration, elle montrait elle aussi que l'insertion est possible. Et Camille Besson ? Elle passerait bien un dernier message : « Ma mère, mon père, mon frère, ... je les aime ! »
À signaler que le jour même de notre entrevue à Bourgoin-Jallieu (38), c'est une autre Camille qui attirait notre attention dans l'édition locale du Dauphiné libéré. Également atteinte de trisomie 21, également accompagnée par Agefos-PME Auvergne-Rhône-Alpes et tout juste lauréate d'un CAP d'agent de polyvalent de restauration, elle montrait elle aussi que l'insertion est possible. Et Camille Besson ? Elle passerait bien un dernier message : « Ma mère, mon père, mon frère, ... je les aime ! »