« L'innovation passe par les approches compétences » (Jean-Marie Marx, Haut-commissaire aux compétences et à l'inclusion par l'emploi)

Pour justifier l'essor des approches compétences, Jean-Marie Marx souligne l'évolution rapide et quasi-permanente de l'ensemble des secteurs de l'activité économique, « quel que soit le niveau de qualification, aussi bien en milieu urbain que rural ». Pour y répondre, le Plan d'investissement dans les compétences poursuit trois ambitions : « mettre le pied à l'étrier des personnes les plus éloignées de l'emploi ; répondre aux besoins de compétences de l'économie ; contribuer à la transformation des compétences. » Appelant à améliorer les phases de « diagnostic », il estime qu'il faut désormais aller au-delà des approches purement quantitatives, en s'appuyant notamment sur le big data et l'intelligence artificielle. Pour lui, la sécurisation des parcours passe nécessairement par un renforcement du travail « amont », ce qui suppose de consacrer plus de temps à l'orientation.

Raisonner parcours

Il faut également raisonner « parcours » : « aujourd'hui, seulement 20 % des bénéficiaires d'une action de remobilisation s'inscrivent dans un parcours de qualification, ce n'est pas acceptable ». Pour le haut-commissaire, la solution passe par une refonte de l'achat de formation, qui doit désormais se penser dans une logique de parcours, du positionnement à la qualification. Il en convient, les « articulations » ne sont aujourd'hui pas évidentes car « ce ne sont souvent pas les mêmes organismes qui font de la remobilisation, des compétences de base ou de la qualification ». Que ce soit par la formation en situation de travail, le digital ou la formation à distance, il faut aussi « diversifier les situations d'apprentissage ».

Évoquant en conclusion de son intervention les conditions de mise en œuvre de la réforme, le Haut-commissaire en appelle à la « confiance et responsabilité des acteurs ». Sa recette ? « Moins de prescription » et « plus d'accompagnement. »