“L'Afest bouscule les organisations et le management" (journée ADevComp)

La formation, le travail, l'entreprise... seront impactés par le recours aux actions de formation en situation de travail (Afest), ont affirmé les experts, lors de la journée de l'Association pour l'accompagnement et le développement des compétences (ADevComp), le 3 mars 2020.

Par - Le 05 mars 2020.

Les actions de formation en situation de travail (Afest) sont porteuses d'une importante révolution dans le monde du travail, mais elles ne doivent pas être standardisées, et ne sont pas toujours simples à mettre en place. Tels sont certains des constats énoncés par des spécialistes du sujet, lors des premières rencontres professionnelles de l'Association pour l'accompagnement et le développement des compétences (ADevComp), le 3 mars, à Paris.

Médiation entre l'individu et son expérience

“L'Afest, a introduit Emmanuelle Begon, coordinatrice de la Maison de la formation en situation de travail, cumule une intention de former, une focalisation sur l'attention de l'apprenant, et la création d'une médiation entre l'individu et son expérience d'apprentissage. Le tout débouchant sur une alternance de temps de mises en situation aménagées d'apprentissage et de temps réflexifs." Selon elle, il faut lire avec prudence le décret sur l'Afest : ce n'est pas tant un formateur qui doit intervenir pour aider l'entreprise et l'apprenant, qu'un “accompagnateur de compétences". Et d'ajouter : “L'Afest questionne la relation à l'autorité, à l'organisation."

Le cabinet Pro-Sapiens mène actuellement une Afest dans une entreprise creusoise de moulage de pièces en caoutchouc pour l'industrie automobile. Selon Agnès Weissberg, consultante associée, l'Afest, c'est avant tout un système de management, ou un parcours d'apprentissage incluant le management. “Certes, ajoute-elle, depuis toujours, les TPE forment en situation de travail, 'sur le tas', mais elles ne le font pas toutes, et pas toutes bien. L'Afest est un moyen d'améliorer cet effort et de valoriser les salariés."

Voie privilégiée pour les TPE

“Une bonne intervention Afest doit partir du terrain", a assuré Catherine Bissey, directrice R&D de l'Opco EP. Pour elle, les opérateurs de compétences ont un rôle à jouer pour aider les TPE à rendre visible et à valoriser ces efforts, mais ils ne doivent surtout pas “créer une usine à gaz". De plus, il lui semble que l'Afest ne sera pas un marché de formateurs classiques, mais plutôt un marché d'experts. “L'Afest peut devenir la forme privilégiée d'organisation apprenante pour les TPE, poursuit-elle, en offrant une analyse quasi permanente des écarts entre pratiques constatées et fondamentaux nécessaires."

“Le rôle majeur des Opco est de montrer la valeur de l'entreprise et de son capital humain", a confirmé Hubert Grandjean, directeur de l'Afdec. “L'Afest bouscule les organisations et le management, a confirmé Jacques Faubert, président de l'ADevComp. La loi de 2018 rebat les cartes." 

 

Pour aller plus loin:

Synthèse documentaire qui dresse, à partir de différentes sources, un panorama de l'action de formation en situation de travail.