La Conférence des présidents d'université pointe un fort engouement des diplômés du supérieur pour l'apprentissage

Selon une étude réalisée par la Conférence des présidents d'université, l'apprentissage contribue fortement à la démocratisation et à l'élévation du niveau de formation dans l'univers de l'enseignement supérieur.

Par - Le 17 juin 2021.

A quelques jours des arbitrages du gouvernement sur le niveau de prise en charge des contrats d'apprentissage pour 2022, la Conférence des présidents d'université (CPU) vient de sortir une enquête consacrée aux apprentis et apprenties de l'enseignement supérieur afin de « mieux connaitre leur profil, leurs attentes et leur ressenti ». L'enquête « flash » menée auprès de ces derniers souligne les effets positifs de l'apprentissage pour la « démocratisation et pour l'élévation du niveau de formation » et bat en brèche de nombreuses idées reçues sur ce dispositif de formation professionnelle dans le supérieur. L'étude pointe tout d'abord l'effet positif de l'apprentissage sur la démocratisation de l'enseignement supérieur, évoquant même un « accélérateur de mixité sociale essentiel » car profitant en majorité aux enfants dont les parents ne sont pas issus des CSP+.

Un tiers de boursiers

Les parents des alternants interrogés sont ainsi employés (30%), cadres (27%), ouvriers (10%) ou artisans (9%), 34% d'entre eux étant boursiers avant de devenir apprentis. Contrairement à une idée reçue, moins de 10% des apprentis recourent au réseau familial pour trouver leur contrat. Autre effet vertueux de l'apprentissage : l'élévation du niveau de formation. L'apprentissage représente ainsi un véritable choix de la part des étudiants (86% des répondants) au même titre que la formation elle-même, auquel s'ajoute la volonté de suivre un type d'enseignement spécifique et d'une insertion dans l'entreprise (74,2% des répondants) mais aussi une garantie de rémunération (73%).

Taux d'insertion élevé

« Cette ''motivation'' a pour corollaire le fait que sans l'apprentissage, 30% des apprentis n'auraient pas poursuivi leurs études en formation initiale, que ce soit au niveau licence ou au niveau master. Quant aux 70% restants, s'ils n'avaient pas été acceptés dans un cursus en apprentissage, ils se seraient reportés sur une formation initiale classique », souligne l'étude qui rappelle que ces deux effets positifs (démocratisation / élévation du niveau de formation) sont complémentaires des dernières données (mai 2021) relatives au taux d'insertion particulièrement élevé des diplômés en apprentissage. En licence professionnelle, ce taux est respectivement de 4 et 6 points supérieur pour les diplômés en apprentissage par rapport aux diplômés sous statut étudiant. En master, ce taux est de 5 points supérieur. « Les formations par apprentissage et en alternance représentent une réponse pertinente aux besoins de nouvelles compétences des entreprises dans le cadre du processus de relance engagé par le gouvernement », pointe l'étude qui souligne que l'apprentissage dans le supérieur représente un enjeu crucial d'élévation sociale. « Des places et des financements en moins, c'est à coup sûr, plus de jeunes qui échoueront, alors même que leurs choix sont motivés, leur insertion professionnelle quasi garantie », conclut la CPU.

 

Administrée du 15 au 25 mai 2021, l'enquête a obtenu 6 484 réponses d'étudiantes et d'étudiants inscrits en apprentissage dans les établissements membres de la CPU et représentant près de 10% des effectifs inscrits en alternance à l'université.