Philippe Dole, inspecteur général des affaires sociales honoraire, en mission pour la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion.

Philippe Dole, inspecteur général des affaires sociales honoraire, en mission pour la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion.

Pénurie de recrutements : mission prolongée jusqu'en octobre

La ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion Elisabeth Borne a prolongé jusqu'en octobre la mission confiée à Philippe Dole le 29 mars 2021 pour aider les organisations patronales et syndicales à alléger les pénuries de recrutement dans certaines branches. 

Par - Le 10 mai 2022.

« En un an, cinq chartes ont été signées dans les branches des transports, de la boulangerie et de la pâtisserie artisanales, de la charcuterie de détail, charcuterie et traiteurs, du numérique. Ces chartes comportent une série d'engagements qu'il faut désormais mettre en œuvre », écrit Elisabeth Borne dans sa lettre de mission du 29 avril à l'inspecteur général des affaires sociales à la retraite Philippe Dole. Une mission qui se terminera fin octobre par un bilan. « La ministre ne peut pas s'engager au-delà pour respecter l'autonomie de l'équipe qui sera choisie après les législatives », précise le haut fonctionnaire.

La première partie de la mission a consisté en un diagnostic partagé et à construire des éléments de solution sous forme de plans d'action dans les secteurs du bâtiment (métiers de la production et de la maîtrise de chantier), des métiers de bouche (boulangerie, charcuterie, poissonnerie artisanales et dans la grande distribution), du numérique (cloud, cybersécurité et data) et des transports (routier de marchandises, de voyageurs, sanitaire, déménagement, logistique, principalement métiers de conduite).

Va et vient entre branche et acteurs publics

Seule la branche du bâtiment n'a pas encore signé de charte « parce qu'ils n'étaient pas prêts », indique Philippe Dole. Une mission complémentaire pour la métallurgie (sur les métiers de chaudronnerie, soudage, maintenance) a démarré en décembre 2021 et abouti non à une charte mais à un pacte signé le 11 mars avec le Haut-commissariat aux compétences, cette branche, plus avancée, ayant déjà adopté une nouvelle convention collective en février et revisité son accord sur la qualité de vie au travail de 2019.

 « Avec mes collègues (Hervé Gosselin et Bernard Morin), j'ai agi pour avoir un dialogue construit, avec une expression de besoins croisés, raconte Philippe Dole. Mon rôle a été de faire le go-between entre les branches et les acteurs publics. Pour agir sur les tensions de recrutement, il faut une approche globale : on doit travailler sur toute la population susceptible de répondre soit immédiatement soit ultérieurement (jeunes, demandeurs d'emplois, personnes en reconversion). » C'est pourquoi ces hauts fonctionnaires ont travaillé avec l'ensemble des acteurs et des dispositifs en lien avec ces publics : les ministères de l'Education nationale, du Travail, le service public de l'emploi, les régions, les Ocpo, les opérateurs CEP, mais aussi les ministères de l'enseignement supérieur (pour le numérique), de l'Intérieur et des Transports (pour le secteur des transports) ou de la Santé (pour le transport sanitaire).

Appui aux partenaires sociaux pour les négociations

Les réponses inscrites dans les chartes sont multiples : construction d'une relation école-entreprise, amélioration du dialogue entre branches et Pôle Emploi, préparation des publics qui entrent en formation afin qu'ils appréhendent mieux la réalité des métiers, actions sur l'attractivité des métiers (conditions de travail, salaires et intéressement, perspectives d'évolution). Et cette nouvelle mission « consiste à veiller que tout ce qui a été prévu dans les chartes soit mis en œuvre : reprendre contact sur ce que les branches se sont engagées à faire, veiller à ce que les négociations s'engagent bien, faire intervenir l'Anact, mettre de l'huile dans les rouages… », résume Philippe Dole qui, selon sa lettre de mission, se mettra à disposition « des partenaires sociaux pour les appuyer en vue de négociations sur la qualité de vie au travail ou sur l'attractivité des métiers ».