Olivier Gérard (France VAE), Chantal Dekerle (Afpa), Pascale Telfour (Fédération nationale professionnelle de la VAE), François-Xavier Détré (Dava Amiens) et Yves Muchembled (C2RP) ont échangé sur le rôle des architectes accompagnateurs de parcours lors d’un événement sur la VAE organisé par le Carif-Oref Hauts-de-France, le 13 février à Lille.

Les architectes accompagnateurs de parcours au cœur de la nouvelle VAE

Lors de la matinée de présentation de la nouvelle VAE, organisée par le C2RP Hauts-de-France à Lille, le rôle des architectes accompagnateurs de parcours, au cœur de la réforme, a fait l'objet d'une table-ronde autour des premiers retours d'expérience.

Par - Le 16 février 2024.

« Notre travail a profondément changé ! », avoue Pascale Telfour, directrice du cabinet Compétences et conseils et vice-présidente de la Fédération nationale professionnelle de la VAE, qui a participé à la préfiguration de la mise en place de la nouvelle VAE : « Auparavant, nous accompagnions un candidat après qu'il eut reçu sa recevabilité [Livret 1], nous l'aidions à rédiger le Livret 2 [le dossier de validation] et à préparer son passage devant le jury, mais pour le reste, il se débrouillait, poursuit l'intéressée. Avec la réforme, nous sommes aujourd'hui le fil rouge du candidat, de l'amorce de son projet jusqu'à l'obtention de sa certification ! »

Un nouveau métier

Un avis partagé par François-Xavier Détré, responsable Dava (Dispositifs académiques de validation des acquis) d'Amiens : « Nous sommes passés du rôle de préconisateur à celui de prescripteur. Aujourd'hui, on valide le choix du parcours avec le candidat, on « achète » de la formation si nécessaire en identifiant l'offre. À nous ensuite de mettre tout cela en place, de nous coordonner avec le certificateur pour l'évaluation. En parallèle, nous avons à charge tout l'administratif, nous nous occupons du montage financier, de la facturation… C'est clairement plus chronophage qu'avant. L'architecte-accompagnateur de parcours (AAP) est un nouveau métier ! »

Plus de souplesse

Avec la souplesse qu'il apporte, le nouveau dispositif VAE permet d'éviter les abandons en cours de processus. Depuis le lancement de l'expérimentation en juillet 2023, 95 % des candidats ont validé leur certification. Avec la VAE ancienne version, seules 10 % des personnes allaient jusqu'au bout du processus. « Il y a moins de décrochage car les AAP peuvent réorienter le candidat en cours de parcours sur son choix de diplôme ou de titre professionnel, note Chantal Dekerle, responsable de projet à l'Afpa. Cette souplesse explique le fait que nous ayons très peu d'abandons... » Les raisons, selon elle ? Un parcours simplifié et sans couture pour le candidat. « Nous sommes en contact permanent avec les certificateurs et les organismes de formations, cela permet de sécuriser le parcours des candidats, précise Pascale Telfour. C'est très intéressant de voir se développer cet écosystème, mais cela nécessite pour nous, AAP, de construire une autre démarche qualité. »

Professionnalisation des AAP

Ces nouvelles fonctions vont nécessiter une montée en compétences des structures d'accompagnement, reconnaît Olivier Gérard, chef de projet France VAE : « Aujourd'hui, la seule exigence d'un accompagnateur VAE est la certification Qualiopi. Nous avons décidé avec le ministère du Travail de prendre un arrêté qui va définir les droits, devoirs et la nécessaire professionnalisation des AAP. Je compte beaucoup sur les Carif-Oref et les autres acteurs pour réfléchir à une démarche pédagogique d'accès à la qualification de ce nouveau métier. »