Présentation du Baromètre Medef, le 15 septembre 2025. A gauche, Olivier Faron, responsable du pôle Compétences, formation, Jeunesse. A droite, Philippe Joffre, président de Paradoxes, groupe Alixio.

« La formation n'est pas encore totalement stratégique » (Baromètre Medef)

II reste du chemin pour faire de la formation un investissement stratégique, selon une étude Medef-cabinet Paradoxes, auprès de 840 entreprises et 50 chefs d'entreprises et responsables des ressources humaines.

Par - Le 17 septembre 2025.

Les entreprises identifient la formation comme « un élément central de leur développement et de leur performance », mais le cadre, l'écosystème, la pluralité d'acteurs et de dispositifs combinés à une situation politique, géopolitique et économique indécise font qu'« elle peine à être exploitée pleinement en tant qu'investissement stratégique », résume Philippe Joffre, président du cabinet Paradoxes (groupe Alixio), en présentation de son étude le 15 septembre dans les locaux du Medef à Paris.

Poids du réglementaire

Il pointe cinq enseignements. « Ce sont les réformes réglementaires et non pas les grandes transitions économiques, numériques, écologiques et démographiques qui apparaissent comme le principal moteur de l'évolution de la stratégie de formation ». Ce poids du réglementaire au détriment des considérations stratégiques freine une réorientation de la formation comme levier d'investissement.

« La diminution des coûts et la mise en place d'une offre de formation localisée et personnalisée sont les deux besoins fondamentaux exprimés par les entreprises ». La formation devrait donc être appréhendée comme un investissement tant sur le plan comptable que stratégique, et l'offre devrait être conçue pour correspondre aux besoins.

Peu de formalisme

« Seule la moitié des entreprises formalisent des plans de développement des compétences, et un quart de celles de moins de 50 salariés ». Les TPE-PME ne qualifient pas assez clairement leurs besoins en lien avec leur stratégie.

« L'évaluation à froid ne concerne qu'une entreprise sur 4 ». La systématisation de l'évaluation des formations reste un enjeu essentiel liant actions de formation et performance opérationnelle.

Au final, « plus de la moitié des TPE-PME jugent qu'elles ne mobilisent pas suffisamment la formation pour leurs salariés », illustrant l'écart entre reconnaissance de la formation et capacité à la mettre en œuvre efficacement.

Travailler l'analyse

Pour faire de la formation un véritable levier de performance, le baromètre avance des axes d'amélioration. Du coté des entreprises, elles doivent « qualifier les besoins en amont et évaluer l'impact des formations à froid afin de s'assurer de la transférabilité des acquis et compétences », et « intensifier la corrélation entre développement des compétences et situation de travail pour maximiser l'impact des formations sur l'efficacité opérationnelle ».

Accompagner les TPE

Du coté du système, il faudrait « simplifier les dispositifs existants et les acteurs à mobiliser pour faciliter l'accès, la mise en œuvre et le financement d'actions de formation pour les TPE-PME », et « accompagner plus finement et systématiquement ces mêmes TPE-PME sur leur plan de développement des compétences ». Ceci afin de « faire évoluer les dépenses de formation comme un investissement stratégique et de quantifier le retour sur investissement ».

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