Nathalie Le Ster, responsable de l’innovation et de l’adaptation des référentiels chez CFS+ et Rony Germon, fondateur du cabinet Futur Possible.

Nathalie Le Ster, responsable de l’innovation et de l’adaptation des référentiels chez CFS+ et Rony Germon, fondateur du cabinet Futur Possible.

Organismes de formation : 5 chantiers à mettre en œuvre pour adopter l'IA sereinement

Invité d'un webinaire organisé récemment par le cabinet CFS+, le consultant en digitalisation de la formation Rony Germon a partagé une méthodologie concrète pour intégrer l'intelligence artificielle (IA) dans son organisme de formation.

Par - Le 31 octobre 2025.

Y aller ou pas ? C'est l'interrogation de beaucoup d'organismes de formation, déjà éprouvés par l'injonction à la transformation digitale, qui doivent désormais se pencher sur le passage à l'IA. Pas question en tout cas de se lancer sans méthode pour Rony Germon, fondateur du cabinet Futur Possible. Le consultant, également ambassadeur IA, a partagé à l'occasion de ce webinaire une feuille de route autour de 5 « chantiers » concrets à mettre en œuvre pour se lancer.

Chantier 1 : sécuriser sa conformité réglementaire

Les freins à l'adoption de l'IA sont souvent les mêmes : une trop grande profusion d'outils et la difficulté à en dégager l'utilité pour son organisation. « Il y a aussi la question de la conformité : RGPD, propriété intellectuelle, et IA Act. Et ces contraintes s'appliquent surtout avec le secteur de la formation, qui est un gros consommateur de données personnelles », rappelle Rony Germon.

Pour cette dernière raison, celui-ci estime que le premier chantier doit être d'instaurer une « gouvernance IA » dans son organisme de formation. Celle-ci passera par une charte IA annexée au règlement interne, par la création d'un registre permettant de garder une trace écrite de chaque usage de l'IA, et par une validation humaine obligatoire.

Chantier 2 et 3 : cibler les utilisations, ne pas négliger l'humain

« On a souvent, je caricature un peu, trois postures du formateur a qui on dit qu'on va intégrer l'IA : la panique, le refus complet et l'enthousiasme », poursuit Rony Germon. Face aux deux premiers cas, la solution devra selon lui être de rassurer. « Ensuite, il faudra présenter au formateur des cas concrets où l'IA lui fera gagner du temps », complète-t-il.

Identifier ces cas sera l'objet du chantier 2, dans le cadre d'un « audit chrono IA ». Soit une approche en 3 étapes proposée par le consultant pour identifier les tâches où l'IA génère un gain de temps mesurable. Le chantier 3 s'attachera ensuite à favoriser l'adoption de l'IA par les formateurs à l'aide d'un « bootcamp » de 2 heures et la mise en place d'ambassadeurs IA.

Chantier 4 et 5 : choisir les bons outils, mesurer les impacts

Le 4ème chantier sera de sélectionner les outils IA, pour que les abonnements ne deviennent pas un gouffre financier. « Il faut rationnaliser les outils qu'on va utiliser, faire attention à ne pas aller dans la surenchère », conseille Rony Germon. Pour cela, il propose d'employer une grille de sélection reposant sur des critères de conformité, de sécurité des données, de qualité et de facilité d'utilisation.

Le chantier 5, enfin, sera de créer des indicateurs pour mesurer l'impact du déploiement de l'IA au sein de l'organisme de formation. Le consultant en propose quatre : le temps gagné, la qualité pédagogique, l'adoption par les formateurs et leur confiance. Dernière recommandation : mener ces chantiers à un rythme soutenu, sur un calendrier de 3 semaines. « Il faut faire de l'itération rapide : si on laisse trainer les projets, c'est l'échec assuré », prévient le consultant.