Plus de maths pour les filles !

Un plan de lutte contre les stéréotypes de genre dans l'accès aux maths et aux sciences a été lancé mercredi 7 mai par Elisabeth Borne, ministre de l'éducation nationale. Les branches des services financiers et du conseil prennent une initiative similaire. 

Par - Le 09 mai 2025.

Premièrement : donner à tous les personnels de l'éducation nationale « une formation sur les biais de genre », via deux heures de sensibilisation dès la rentrée 2025, puis un plan pluriannuel,

Deuxièmement : renforcer la place des filles dans les enseignements vers les filières d'ingénieur et du numérique, via « la création de classes à horaires aménagés en 4e et en 3e en mathématiques et en sciences » avec des partenaires de l'enseignement supérieur et de la recherche (expérimentation dès la rentrée 2025 dans cinq académies : Amiens, Bordeaux, Martinique, Nancy-Metz et Normandie, avec la création d'une dizaine de classes).

Troisièmement : ouvrir les horizons des jeunes filles et susciter des vocations, en proposant « des rencontres systématiques avec des rôles modèles de la 3e à la terminale » (expérimentation à la rentrée 2025, généralisation en 2026).

Stéréotypes

Voilà -très schématiquement résumés- les trois piliers du plan « Filles et mathématiques : lutter contre les stéréotypes, ouvrir le champ des possibles » annoncé par Elisabeth Borne, le 7 mai. Il a pour objectif que 30 000 filles de plus en 2030 choisissent l'enseignement de spécialité de mathématiques en classe de première et le conservent en terminale, soit 5 000 filles de plus par an à compter de la rentrée 2025.

Pourquoi ? Parce que, explique la ministre, « les filles représentent 42 % des élèves suivant l'enseignement de spécialité mathématiques en terminale, mais seulement 25 % des étudiants qui intègrent des formations supérieures conduisant aux métiers d'ingénieurs et du numérique ». Pire : cette proportion stagne depuis 20 ans, et ce décrochage apparaît dès le CP ! Bilan : il manque plus de 20 000 ingénieurs et 60 000 techniciens formés chaque année en France. En cause : « la persistance des stéréotypes de genre au sein de la société mais aussi dans les classes, qui contribue à détourner les filles des enseignements scientifiques ».

Mixité

Cette initiative gouvernementale rejoint celle annoncée le même jour par les secteurs des services financiers et le conseil (premier périmètre de recrutement des ingénieurs en sortie d'école, et second employeur d'ingénieur après l'industrie). « Les besoins en recrutement sont tels que la féminisation de ces métiers est un objectif majeur», confie Mathieu Carrier, directeur des politiques de branches de l'opérateur de compétences Atlas, qui s'engage donc aux côtés des écoles d'ingénieurs pour «renforcer la culture scientifique dès le plus jeune âge, en particulier en déconstruisant les stéréotypes de genre » ; « développer l'alternance et financer les initiatives en faveur de la mixité ».