35 % des salariés français exercent un métier pour lequel ils n'ont pas de qualification adéquate (Conseil national de productivité)

« La France souffre de performances moyennes dans le champ des compétences de la main d'œuvre ». C'est l'un des enseignements du premier rapport du Conseil national de productivité.

Par - Le 27 août 2019.

Intitulé « Productivité et compétitivité : où en est la France dans la zone euro ? », le rapport du CNP pointe le risque de « recul des gains de productivité » induit par un certain retard français en matière de compétences, en comparaisons avec les autres pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).

Déterminisme social

Le constat est aussi connu qu'implacable. « Le système d'éducation français est toujours dichotomique : tenu par ses bons élèves dont la proportion est stable et supérieure à la moyenne des pays de l'OCDE, il se dégrade par le bas, avec une proportion d'élèves en difficulté toujours au-dessus de la moyenne OCDE. Les élèves issus des milieux les plus défavorisés en France (quartile inférieur de l'indice du milieu socioéconomique) ont quatre fois plus de risque que les autres d'être parmi les élèves en difficulté (contre trois fois en moyenne OCDE). Ces résultats montrent que le système scolaire français nourrit plus qu'ailleurs les inégalités et induit par là un fort déterminisme social. Même si des politiques publiques ont permis de réduire le nombre de décrocheurs, chaque année, 100 000 jeunes quittent le système scolaire sans diplôme en France », souligne l'étude du Conseil national de productivité.

Les enquêtes de l'OCDE révèlent également une obsolescence rapide des compétences acquises par les Français lors de leur formation initiale. Quant à l'offre de formation à destination des adultes, elle bénéficie peu aux personnes dont les besoins sont les plus importants. « Seulement 32 % des adultes ont suivi une formation liée à l'emploi au cours des 12 derniers mois, alors que dans les pays les plus performants (Norvège, Pays-Bas, Suède, Finlande, Danemark et Nouvelle-Zélande), la proportion dépasse 60 % », souligne le CNP.

Qualifications inadéquates

La France est également confrontée à des difficultés dans l'utilisation des compétences disponibles. Une proportion considérable des salariés occupent un poste qui ne correspond pas à leur niveau de qualification ou domaine d'études. « La France se place juste dans la moyenne de l'OCDE de ce point de vue avec 35 % des salariés français qui exercent un métier pour lequel ils n'ont pas de qualification adéquate. 23 % des salariés sont sous-qualifiés pour le poste qu'ils occupent, ce qui est un des taux les plus élevés parmi les pays de l'OCDE », relève le Conseil national.

Une faible adéquation des compétences au poste occupé qui impacte négativement la productivité du travail.