Bruno Lucas, DGEFP, le 13 novembre au rendez-vous Ajis. © Christelle Destombes

La loi avenir professionnel et le Plan d'investissement dans les compétences tiennent leurs promesses (Bruno Lucas, DGEFP)

Plus 410 000 entrées en formation en 2019 grâce au Plan d'investissement pour les compétences; 60 centres de formation d'apprentis créés par des entreprises; 465 000 contrats d'apprentissage conclus au premier semestre 2019… Pour le délégué général à l'emploi et à la formation professionnelle, les bilans provisoires de la loi avenir professionnel et du Pic s'avèrent positifs.

Par - Le 14 novembre 2019.

S'exprimant devant l'Association des journalistes de l'information sociale mercredi 13 novembre à Paris, Bruno Lucas, délégué général à l'emploi et à la formation professionnelle, dresse un bilan  positif de la mise en œuvre de la loi du 5 septembre 2018 et du Plan d'investissement dans les compétences, qui vise à former un million de demandeurs d'emploi et un million de jeunes décrocheurs d'ici à la fin du quinquennat Macron.

Apprentissage, an deux

Le choix stratégique du gouvernement de libéraliser l'apprentissage dans une « logique de transparence et de lisibilité pour les acteurs » porte ses fruits, selon le délégué. Les coûts-contrat contribuent à la « simplification » pour les CFA, qui sont des organismes de formation comme les autres, et l'offre de CFA est « plus riche et plus large sur l'ensemble du territoire ». Il note un « fort dynamisme, une volonté de s'inscrire dans le développement de l'apprentissage », attesté par la création de 60 CFA d'entreprises, selon la ministre du Travail.

Pour répondre à l'inquiétude des zones rurales, deux enveloppes sont prévues dans la loi de finances 2020 : l'une d'investissement dotée de 180 millions d'euros, l'autre de fonctionnement  de 138 millions d'euros pour compenser le transfert de la compétence apprentissage dès le 1er janvier 2020 et maintenir l'offre sur les territoires. Un décret devrait être publié avant la fin de l'année.

Certes, des problèmes opérationnels (interfaces informatiques, identification des conventions collectives, Régions, dont l'Île-de-France, qui ne paient plus…) grippent un peu la machine. Mais Bruno Lucas rassure : « Nous nous réunissons toutes les semaines avec les techniciens et les directeurs des Opco [ 1 ]Opérateurs de compétences pour réussir la transition. Il n'y aura pas de cessation de paiement. Les Régions sont souveraines, mais nous travaillons avec France compétences pour sécuriser le financement du système ».

Une période de transition a été définie, rappelle-t-il, qui permettra aux CFA de choisir, pour les contrats signés entre le 1er septembre 2019 et le 30 juin 2020, entre l'ancien coût préfectoral et le nouveau coût-contrat.

Montée en puissance du Pic

Si le bilan du Plan d'investissement dans les compétences sera établi à la fin du quinquennat, 2019 marque la montée en puissance du dispositif. 18 pactes régionaux ont été  signés, dont deux Régions ont choisi de faire porter le Pic par Pôle emploi (Auvergne-Rhône Alpes et Paca). Dès cette année, on note 410 000 entrées supplémentaires en formation, soit 20 % de plus qu'en 2018, de quoi tenir l'objectif : former un million de jeunes décrocheurs  et un million de personnes éloignées de l'emploi d'ici 2022.

Trois types de formation sont particulièrement concernées : 40 % d'entre elles doivent permettre l'acquisition du socle de compétences, une partie concerne les métiers en tension avec les préparations opérationnelles à l'emploi et un dernier volet expérimente de nouvelles logiques et modalités de formation.

Alors que l'application « Mon compte formation » sera dévoilée le 21 novembre par Muriel Pénicaud et « transformera un droit théorique en droit réel », que 30 millions de personnes sont éligibles au CPF [ 2 ]Compte personnel de formation, et que les nouveaux opérateurs du  CEP [ 3 ]Conseil en évolution professionnelle ont été désignés, Bruno Lucas déploie la phase opérationnelle de la réforme sans inquiétude.

Notes   [ + ]

1. Opérateurs de compétences
2. Compte personnel de formation
3. Conseil en évolution professionnelle