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Le gouvernement lance une « mobilisation nationale et territoriale » pour l'emploi

Partenaires sociaux, réseaux d'élus locaux et associations sociales et environnementales étaient invités dans la matinée du lundi 6 mai autour d'Édouard Philippe et d'une dizaine de ministres pour le coup d'envoi d'une « mobilisation nationale et territoriale autour de la formation, de l'emploi, et des grandes transitions écologique et numérique ».

Par - Le 07 mai 2019.

La réunion, organisée dans la lignée du récent Grand débat national, devait permettre d'aborder cinq chantiers prioritaires définis par le gouvernement. Parmi ceux-ci : l'apprentissage, les emplois non-pourvus et les freins à la reprise d'emploi.

Nouvelle méthode

« Il ne s'agit pas d'une conférence sociale », avait prévenu Matignon lors de l'annonce de la rencontre. Un discours repris hier par le Premier ministre, qui a défendu l'inauguration d'une « nouvelle méthode ». « Nous avons décidé de rassembler tous les acteurs intéressés et compétents, et de réfléchir avec eux à des solutions nationales, mais surtout territoriales […] pour répondre aux problèmes concrets formulés par nos concitoyens », a exposé Edouard Philippe devant les caméras de télévision. Exemple de « problèmes concrets » évoqués par le Premier ministre : le logement et la mobilité des apprentis. « Ce sont des questions qui ne relèvent pas d'un seul acteur et qui ne peuvent être résolues que par un travail collectif », a-t-il indiqué, tout en soulignant l'objectif de trouver des « solutions concrètes » et « adaptées aux bassins d'emploi ».

Des engagements d'ici à septembre

Le rendez-vous n'a donc pas débouché sur l'annonce de nouvelles mesures. Il marque néanmoins le début d'un travail qui sera mené au niveau territorial dans le cadre d'un calendrier resserré. « Un premier rendez-vous aura lieu en juin, puis un second en septembre où sera présenté l'agenda des solutions définitives. Il devra se traduire par des engagements précis, territorialisés et assumés par l'ensemble des acteurs », a indiqué Édouard Philippe.

Boycott de la CGT

Les acteurs invités à participer à la grande mobilisation joueront-ils le jeu ? L'union syndicale Solidaires avait pour sa part choisi de boycotter le rendez-vous du 6 mai à Matignon. La CGT faisait également partie des absents. Le syndicat, regrettant dans un communiqué que « de manière épisodique [le Président de la République] se souvienne qu'il existe des syndicats dans ce pays et qu'il serait bon de les réunir », indique avoir néanmoins transmis au gouvernement 19 propositions urgentes.

Attentes des partenaires sociaux

Pour les partenaires sociaux présents, la réunion a été l'occasion d'exprimer espoirs, craintes et/ou revendications. Bernard Stalter, président de l'Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat (APCMA), a ainsi demandé la mise en place d'une aide spécifique à l'embauche d'un premier salarié ou d'un salarié supplémentaire. Laurent Escure secrétaire général de l'Unsa, avertit pour sa part que « les débouchés attendus pour septembre doivent être très concrets concernant les aides à la mobilité, les gardes d'enfants, les questions de logement, l'accompagnement via la formation professionnelle ». François Asselin, de la CPME, insiste lui « sur le volet territorial à mettre en œuvre en mobilisant de manière pragmatique les moyens et budgets déjà disponibles. Sans rajouter des prélèvements et/ou des strates supplémentaires. »

Risque de frustration

La position des élus locaux a pour sa part été défendue par le vice-président du Sénat Philippe Dallier, présent à leurs côtés lors de la réunion avec le Premier ministre. Dans une interview accordé à la chaîne public Sénat, celui-ci avertit d'un risque de frustration : « le Premier ministre est venu expliquer qu'il s'agissait d'utiliser les dispositifs existants et de les rendre plus efficaces. Il demande notamment aux élus locaux de s'engager en termes de résultats sur une base régionale. Mais les sujets importants pour ces élus locaux, qui sont les moyens et la fiscalité dont ils disposeront, sont repoussés à plus tard. »