Aide soignante dans un Ehpad

Fin des quotas pour l'apprentissage dans les métiers du soin

Le nombre de places d'apprentissage dans les métiers du soin ne sera plus contingenté par les agences régionales de santé et les Régions, a annoncé le Premier ministre Jean Castex. Une très bonne nouvelle pour les secteurs sanitaire et médicosocial, qui peinent à recruter des infirmiers et aides-soignants.

Par - Le 24 septembre 2020.

Bonne nouvelle pour les jeunes comme pour les employeurs, le nombre de places d'apprentissage dans les métiers d'infirmier et d'aide-soignant va pouvoir augmenter. Jusqu'ici, pour les formations sanitaires, le nombre de places était fixé par les agences régionales de santé (ARS) et les Régions. Un quota non corrélé aux besoins du secteur. "Ce verrou va sauter", a annoncé Jean Castex, le 14 septembre, lors de sa visite sur un Salon de l'apprentissage Porte de la Villette. Un décret devrait être publié prochainement pour préciser ce changement.

Des milliers d'emplois

Employeurs et centres de formation le réclamaient depuis longtemps. "Seuls 900 apprentis travaillent dans le secteur sanitaire privé, alors que nous pourrions former en apprentissage entre 4000 et 5000 personnes", souligne Lamine Gharbi, président de la FHP (Fédération de l'hospitalisation privée). Même remarque de la part de Korian, qui va créer son propre centre de formation d'apprentis et dont la direction souhaitait cette levée des quotas : "Il n y' a que 600 aides-soignants en apprentissage au niveau national, alors que des dizaines de milliers de postes sont à pourvoir dans les Ehpad", souligne Nadège Plou, DRH France du groupe.

Problème d'attractivité

La directrice d'un CFA spécialisé dans le secteur sanitaire et social, qui a des promos de 35 aides-soignants, confirme la pertinence de lever ces quotas compte tenu des besoins de formation, mais dit n'avoir reçu aucune information de source officielle et attend de voir le décret. "Le problème c'est aussi l'attractivité des métiers: il y avait des places non pourvues dans les centres de formation d'aides-soignants, hors apprentissage, c'est aussi pour ça que la Région en limitait le nombre", explique-t-elle en gardant l'anonymat. Reste à savoir si la levée des quotas concernera toutes les voies de formation à ces métiers ou seulement l'apprentissage.

Adapter la formation

"C'est une mesure positive", estime Lamine Gharbi, de la FHP, qui souhaite néanmoins "une réforme plus large de ces formations": "Les référentiels et conditions de formation sont inadaptés aux besoins des établissements de santé", il faudrait notamment, selon lui, "renforcer le temps de formation chez l'employeur, mettre en place une clause de dédit-formation, et étoffer la liste des actes que peuvent pratiquer les apprentis".

La levée de ces quotas était sans doute nécessaire à la mise en œuvre du plan de relance du gouvernement, qui prévoit notamment, pour les jeunes, 16 000 formations d'infirmiers et aides-soignants.