Yanic Soubien, vice-président de la Région Basse-Normandie, et candidat tête de liste régionale “Normandie Écologie”. © Normandie Écologie

Les compétences, clés de la réussite de la “transition énergétique"

Il ne sera pas uniquement question du compte personnel d'activité lors de la conférence sociale du 19 octobre. La preuve avec la table ronde n° 2, dédiée à la transition énergétique et à la Cop 21. Les enjeux pour l'emploi, la croissance verte et la formation y seront abordés. Yanic Soubien, vice-président de la Région Basse-Normandie, y représentera l'Association des Régions de France (ARF).

Par - Le 15 octobre 2015.

Pour le président de la commission « Formation tout au long de la vie, développement économique, recherche et innovation, tourisme », les attentes sont d'autant plus fortes que “l'enjeu climatique suppose le développement de filières nouvelles qui vont devoir être structurées". Citant les trois grands secteurs producteurs de gaz à effet de serre (logement, transport et agriculture), Yanic Soubien commence par évoquer la nécessité d'accompagner le développement de compétences pour accompagner la transition énergétique. S'appuyant sur la production de chaleur et d'électricité, il souligne à titre d'exemple un «important déficit de main-d'œuvre dans le secteur de l'intervention chez le particulier ».

Qui dit transition énergétique dit aussi opportunité de développement, par exemple sur la question des énergies marines renouvelables : « Il y a de vraies opportunités de devenir leader mondial, tant en fabrication, qu'en installation, production et maintenance. »

Et parce que la transition énergétique suppose aussi la sortie progressive du nucléaire, Yanic Soubien veut, là encore, croire à un gisement d'emplois assorti de compétences spécifiques : « Quand les 450 réacteurs qui sont en activité dans le monde arriveront en fin de vie, il faudra s'en occuper, aujourd'hui, on ne sait pas faire... » Même besoin de recherche/développement et de montée en compétences dans le secteur des transports et de l'agriculture, tous les deux appelés à évoluer au gré des enjeux environnementaux.

À ces trois secteurs principaux, l'élu écologiste ajoute l'aménagement du territoire, fortement lié pour lui au développement de la fibre optique, condition de développement du télétravail et donc, de la réduction des déplacements.

Évolution de l'offre de formation

Sur tous ces sujets, il convient d'adapter l'appareil de formation. Dans quelles proportions ? Yanic Soubien rassure : “80 % des formations nécessaires existent déjà, il faut simplement aménager les 20 % restants pour répondre aux enjeux de contextualisation." Reprenant la problématique du «verdissement" des métiers, il explique : « Nous n'avons pas besoin d'un BTS d'électrotechnicien spécifique, mais d'un tronc commun et de modules de spécialisation qui permettent de faire que tous ceux qui s'engagent dans ce secteur d'activité soient professionnalisés au regard de ce que sont les environnements dans lesquels ils vont devoir agir. » Et parce que toutes les régions sont concernées, le vice-président bas-normand se dit aussi favorable à la formation à distance : «Nous n'avons pas attendu la Cop 21 pour imposer 20 à 25 % de FAD dans tous nos dispositifs qualifiants », assure-t-il.

À titre personnel, il conclut par un plaidoyer en faveur de la Silver Economy. Établissant un lien entre le maintien à domicile des personnes âgées et la transition écologique, il se dit confiant dans la capacité des technologies de la domotique à répondre aux enjeux d'une société vieillissante : « C'est pour moi un secteur d'utilité sociale et d'intérêt général, on ne mettra pas des gens derrière tout le monde, nous n'en avons pas les moyens. » Et d'insister : « Aujourd'hui, nous avons un secteur plutôt précarisé, l'aide à domicile, et un secteur en évolution, la domotique. Il faut que nous trouvions le moyen d'articuler les services à la personne et les technologies qui permettent le maintien à domicile. »

  • Conférence sociale pour l'emploi, lundi 19 octobre 2015, Paris : Programme