L'engagement social des entreprises face à la crise
Par Nicolas Deguerry - Le 16 octobre 2009.
Présentation du plan de développement et du nouveau délégué général, signature d'une charte de partenariat avec la Délégation interministérielle pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer, lancement d'un “baromètre" sur la responsabilité et l'engagement social des entreprises, la Fondation agir contre l'exclusion (Face) ne manquait pas de sujets pour sa conférence de presse du 24 septembre.
C'est accompagné de Vincent Baholet, le nouveau délégué général (voir encadré), que Gérard Mestrallet, président de Face et PDG de GDF-Suez, a exposé la nouvelle feuille de route. Loin de freiner les ambitions de la Fondation créée en 1993 par Martine Aubry, la crise semble jouer les aiguillons. “La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est plus que jamais nécessaire dans cette crise sans précédent. L'image de l'entreprise dans l'opinion publique n'est pas bonne, il nous faut être plus nombreux pour être efficace et accentuer nos efforts en direction des plus exclus". Comme l'a rappelé Vincent Baholet, “le taux de chômage est deux fois plus important dans les Zus et le diplôme y protège deux fois moins qu'ailleurs, ceci dans un contexte où le chômage des jeunes a augmenté de 42 % sur les seize derniers mois et où la baisse des entrées en alternance était de l'ordre de 30 % sur un an". Lutter contre l'exclusion, “ce n'est pas seulement une question de justice sociale, mais aussi d'efficacité économique", a ajouté Gérard Mestrallet.
[(PORTRAIT - Vincent Baholet, spécialiste des questions d'emploi, de formation et d'inclusion socialeSuccédant à Patrick Nédélec au poste de délégué général, Vincent Baholet, 44 ans, aura pour mission de “poursuivre le développement des actions de la fondation en faveur de l'égalité des chances aussi bien en France qu'en Europe", a déclaré le président Mestrallet. Parmi les pistes évoquées, la “lutte contre la fracture numérique, levier considérable d'accès à l'emploi" ou “le soutien aux décrocheurs, qu'ils soient issus du lycée, de l'Université de la formation professionnelle ou de l'apprentissage". Titulaire d'un DESS “Direction d'organismes de formation et d'insertion" de l'Université de Nantes, Vincent Baholet a suivi le cycle “Fonction formation et prévision sociales" du Cnam Paris. Enseignant et consultant, il était directeur général du Cnam Pays de la Loire depuis 1997 et a aussi dirigé le Cnam Bretagne de 2002 à 2006.)]
Baromètre. En annonçant la création d'un “baromètre Face" sur la responsabilité et l'engagement social des entreprises partenaires de la Fondation, Vincent Baholet a expliqué vouloir à la fois “un outil de référence RSE et une plateforme d'observation dans le cadre d'une démarche centrée sur l'action". Certaines questions seront récurrentes et systématiques, d'autres seront liées à l'actualité sociale. Un comité de pilotage est en charge de la veille sur l'évolution des besoins et des pratiques, de l'organisation générale des consultations et de l'articulation à la Fondation et aux clubs. Un comité scientifique garantit la démarche, la méthodologie de traitement et la diffusion des résultats.
“Il n'y a pas de désengagement et nous devons continuer d'avoir confiance en l'avenir, car nous avançons dans le combat contre l'exclusion et les discriminations, a conclu le président de la Fondation. La crise permet d'éliminer le superflu pour revenir à l'essentiel : conjuguer le développement économique au développement humain et social." Et de souligner les objectifs à trois ans : “Passer de 3 500 entreprises partenaires à 5 000 et tendre vers 80 clubs locaux pour renforcer le maillage territorial."
[(CONVENTION AVEC L'OUTRE-MERSoulignant l'intérêt de la convention de partenariat signée ce jour en faveur des publics ultramarins, Patrick Karam, délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer, a rappelé que “pour ces publics avant tout français, les dispositifs habituels ne s'activent pas". D'où l'importance de l'attention particulière qui leur sera portée, “tant au plan local avec le renforcement (Martinique, Guadeloupe) ou la création (Réunion, Guyane) de clubs Face, qu'en Métropole où seront renforcées les actions en faveur de l'égalité des chances des publics ultramarins".)]
Nicolas Deguerry