Amétis Touraine : {“Nous essayons d'inventer le CDI pour tous"}

Par - Le 16 septembre 2010.

À l'origine d'Amétis, une initiative née à Nantes-Saint-Nazaire en 2008 et patronnée, alors, par le Haut-commissariat aux solidarités actives. L'objectif ? Regrouper les entreprises locales au sein d'un même groupement d'activités et les conduire à anticiper leurs développements à venir en recrutant des demandeurs d'emploi avec le statut de CDI et en leur accordant les formations correspondantes aux besoins identifiés. C'est ce groupement d'activités – Amétis – qui recrute, permettant aux entreprises d'être confiantes dans le choix de ces nouveaux collaborateurs.

“Nous essayons d'inventer le CDI pour tous", expliquait alors Yves Monteillet, le chef de projet national d'Amétis. La crise survenant, l'expérience Nantaise n'a duré qu'une quinzaine de mois. Mais les bonnes idées n'étant pas destinées à se perdre, c'est en région Centre qu'une nouvelle expérience, baptisée Amétis Touraine (territoire défini par les villes de Tours, Chinon, Azay-le-Rideau et Loches) a vu le jour en février 2010, sous la houlette de Thierry Petonnet. Deux mois plus tard, le groupement d'activités avait d'ores et déjà recruté treize personnes.

“Nous avons recruté ces personnes en CDI, indique le directeur de la structure tourangelle, et nous les salarions au tarif du Smic. Il s'agit de leur première phase d'orientation, au cours de laquelle ce salaire leur permet de leur assurer une certaine sécurité. Parallèlement, nous travaillons avec les employeurs de notre réseau – près de soixante-dix entreprises à ce jour – ainsi que nos partenaires sociaux (Pôle emploi, Région, collectivités locales, ministère de l'Économie, etc.), afin d'identifier les besoins des entreprises locales en termes de postes à pourvoir et d'organiser les formations de ces personnes en fonction." La sécurité est donc double : à la fois pour les chômeurs, “qui connaissent moins de problèmes de stress et d'angoisse liés à l'emploi et à l'argent", que pour les entreprises, “qui savent que nous connaissons leurs besoins et que nous leur proposerons les bonnes personnes". Thierry Petonnet ajoute : “C'est notamment très motivant pour les salariés qui savent qu'ils participent activement à leur parcours de formation et ne se placent pas dans une logique d'assistanat." Et peuvent envisager des changements de parcours radicaux, tel cet ancien chauffeur routier suivant désormais une formation médico-sociale.

Si Amétis Touraine s'est fixé un objectif de recrutement de cinquante à cent personnes par an dès la fin 2010, l'initiative est suivie avec attention, aussi bien dans l'hexagone que dans les Dom. Ainsi, une “petite sœur" alsacienne d'Amétis Touraine est sur le point de voir le jour dans la région de Mulhouse, mais des territoires bretons, provençaux ou guadeloupéens envisagent de créer de semblables structures.