Emmanuel Lefloch, attaché aux relations publiques à la Maison de la culture de Grenoble

Par - Le 15 mai 2010.

[*“L'observation participante, c'est très formateur."*]

“Écrivez-le, ça leur fera plaisir." C'est peut-être ça, un attaché aux relations publiques, quelqu'un qui prend plaisir à faire plaisir. Aussi Emmanuel Lefloch, 36 ans, prend-il soin d'épeler les noms des lieux et personnes de la genèse. Au commencement, L-A-N-D-I-V-I-S-I-A-U, la petite commune du Finistère où il accueille avec gourmandise l'arrivée du cinéma l'année de ses 12 ans : “J'étais déjà à fond !" Puis, L-A-M-A, le village corse de 130 âmes où il est allé chercher son premier poste, un emploi jeune d'“ouvrier permanent du festival du film" : de quoi “toucher à tout, de l'administratif à la logistique en passant par la programmation et la communication". Suit “un premier pied dans le domaine du spectacle vivant", en Haute-Savoie au théâtre M-O-N-T-J-O-I-E de Saint-Gervais. Autre étape marquante, Monica G-U-I-L-L-O-U-E-T - G-É-L-Y-S, l'alors directrice du théâtre d'Auxerre qui lui a permis de se faire une culture du spectacle vivant…

Tout l'alphabet y passerait s'il n'était désormais en terrain plus connu, attaché aux relations publiques de la MC2, la Maison de la culture de Grenoble, inaugurée par Malraux en 1968. “Deux choses m'attiraient particulièrement : le prestige d'une scène nationale dotée d'un équipement absolument incroyable, qui allait me permettre de participer à un projet ambitieux, et le fait de ne plus être seul. Il y a une belle cohésion d'équipe, c'est très agréable de travailler avec des gens qui sont sur les mêmes thématiques que vous et qui sont tous concernés pour faire avancer le même bateau."

Comment définit-il son travail ? “Un boulot de développement des publics, qui implique de tisser des liens avec un maximum de structures. Sur le plan quantitatif, il s'agit de faire venir les gens dans les salles de spectacle ; sur le plan qualitatif, de montrer un projet cohérent autour du spectacle : rencontres avec les artistes, ateliers, conférences, etc."

Quand Emmanuel Lefloch s'amuse d'avoir progressé avec pour tout bagage académique une “pauvre licence de socio", on se permettra d'ajouter que l'itinéraire n'est pas sans rappeler le compagnonnage, pas la moins pertinente des voies d'apprentissage. Lui-même reconnaît “avoir beaucoup travaillé : j'observe, je me nourris de mes expériences professionnelles pour faire une espèce de formation professionnelle continue. L'observation participante, c'est très formateur".

Un tel parcours est-il encore possible, alors que les formations au management des entreprises culturelles ont littéralement “explosé" ? “On est un peu à la croisée des chemins, répond-il. Je reçois beaucoup d'étudiants qui me demandent s'il vaut mieux acquérir un diplôme d'école de commerce ou de communication et l'appliquer au secteur, ou avoir une grosse culture et apprendre sur le tas. Difficile de répondre, probablement les deux, parce que l'attractivité du secteur rend l'insertion de plus en plus difficile !" Et d'ajouter : “En 2001, à Auxerre, on m'a surtout questionné sur mon parcours et mes expériences professionnelles. À Grenoble, on m'a aussi demandé mes auteurs de théâtre contemporain préférés. Ce qui m'a servi, c'est de toujours déployer beaucoup d'énergie. Je conseille à tous les étudiants d'aller « faire la plonge » dans les festivals, l'endroit où l'on voit tous les métiers d'un événement culturel : les premières expériences servent à comprendre ce sur quoi on est à l'aise et ce pour quoi on n'est pas fait."

Une certitude en ce qui le concerne : “Plus de goût pour la pratique que pour les études, plus à l'aise dans les relations publiques que dans l'administratif."

[(1997

Licence de sociologie (Rennes)

1998-2000

Festival du film de Lama (Haute-Corse)

Nov. 2000 – Sept. 2001

Chargé de communication et de promotion au théâtre Montjoie (Saint-Gervais)

2001-2008

Chargé des relations publiques et de l'action culturelle (théâtre d'Auxerre)

Depuis janvier 2009

Attaché aux relations publiques de la MC2 (Grenoble) )]