Fonction publique territoriale : des intentions de recrutement moins soutenues pour 2010
Par Nicolas Deguerry - Le 16 avril 2010.
“Me suis-je déplacé pour rien ?" À cette question, que semblait se poser bon nombre de visiteurs du Salon de l'emploi public, échaudés par des perspectives d'emploi en berne, l'exemple de la fonction publique territoriale permet de répondre de manière nuancée : oui, les collectivités déclarent “envisager moins de recrutements" en 2010 ; non, l'accès à l'emploi public n'est pas devenu impossible.
D'abord, parce que la baisse de 7 % des intentions d'embauche déclarées laisse encore prévoir 32 400 recrutements pour l'année à venir ; ensuite parce que les métiers territoriaux sont inégalement touchés : “Si les collectivités déclarent relativement moins de recrutements dans les secteurs liés à leur fonctionnement interne (équipe de direction, affaires juridiques et administratives, gestion financière et comptable, personnel et RH), elles annoncent toutefois des embauches à la hausse dans les secteurs de la petite enfance (+ 4 points) et de la santé (+ 1,5 point)", précise l'Observatoire de l'emploi, des métiers et des compétences de la fonction publique territoriale dans sa note de conjoncture nationale. Sont ainsi notamment recherchés “des aides-soignants, des infirmiers, des agents d'accompagnement de l'enfance, des assistants d'accueil petite enfance, des éducateurs de jeunes enfants et des animateurs de relais assistantes maternelles". Plus stables, les secteurs “bâtiment et patrimoine bâti" et “voirie, infrastructures et réseaux" n'en demeurent pas moins d'importants recruteurs, avec respectivement 7,7 % et 6,6 % des embauches envisagées. Autant de métiers jugés “en tension" puisque 24 % des collectivités qui envisagent de recruter en 2010 déclarent éprouver des difficultés à le faire, notamment en Haute-Normandie, Limousin et Martinique.
[(À moins de trois ans du départ à la retraite de près d'un quart des fonctionnaires présents en 2006, l'Observatoire territorial évoque des collectivités “encore hésitantes sur les politiques et les pratiques de gestion des âges à mettre en œuvre dans un contexte territorial en forte mutation". Ceci alors que “la majorité des collectivités concernées (…) signalent des problèmes quant aux recrutements liés à ces départs du fait de la technicité des postes ou du régime indemnitaire peu favorable".)]