Française de mécanique : se former dans le bruit d'un authentique site de production
Par Benjamin d'Alguerre - Le 15 mai 2010.
Ils sont vingt. Ils sont âgés de 18 à 25 ans. Ils souhaitent entamer des carrières de mécanicien ou de cariste et, depuis le 23 avril, la Française de mécanique leur a offert un contrat de professionnalisation en alternance pour leur permettre d'accéder à ces métiers.
Accueillis par Philippe Coëne, directeur général de l'entreprise, Vanessa, Frank et les autres sont parvenus à décrocher leur premier contrat de professionnalisation chez le sous-traitant de PSA de Douvrin, dans le Pas-de-Calais. Si, à l'origine, peu d'entre eux recherchaient un premier emploi dans le secteur automobile, ils ont fini par y venir, orientés vers les professions mécaniques par les partenaires de l'emploi locaux. De premiers contrats pros, payés à un salaire identique à ceux des CDI déjà en place sur le site de production de Douvrin, qui permettent à ces vingt jeunes de mettre le pied à l'étrier.
“Sécurité, qualité et maîtrise", tel est le triptyque des principes à respecter chez l'équipementier automobile, comme l'a rappelé Philippe Coëne lors de son message d'accueil à ces jeunes recrues, qui bénéficient des toutes dernières innovations en termes de formation professionnelle du secteur de l'automobile. Ainsi, la nouvelle méthodologie consiste à recréer un “atelier virtuel", une zone où sont reproduits les bruits d'un authentique site de production afin que les futurs mécaniciens et caristes de la Française de mécanique soient immédiatement plongés dans l'ambiance de leur prochain lieu de travail. C'est dans cette pièce, en immersion totale, qu'ils pratiquent l'apprentissage de la mécanique auto, disposant de schémas précis des pièces à usiner et monter dans les temps réglementaires.
“Cette méthode d'apprentissage est un outil permettant de valoriser les compétences, le savoir-faire et d'assurer l'égalité des chances plus que le recrutement sur CV, indique Laurent Mercier, directeur du Pôle emploi de Béthune. Ces contrats de professionnalisation sont un levier important à actionner au niveau de l'emploi." Car la Française de mécanique, comme beaucoup d'industries similaires, subit de plein fouet les effets du “papy boom". Les départs à la retraite s'y succèdent sans qu'une jeune génération ne vienne remplacer les emplois perdus, créant de véritables soucis en termes de productivité, d'efficience, de respect des commandes et de transmission des savoir-faire.
Le suivi des jeunes par des seniors chargés du tutorat permettra de prévenir ce risque de dispersion des connaissances techniques. Parallèlement à la signature de ces vingt contrats de professionnalisation en alternance, la Française de mécanique et le Pôle emploi ont signé un accord ayant pour but de répondre à l'évolution des métiers dans l'industrie automobile du Pas-de-Calais.