L'Onisep a 40 ans : bilan et projets
Par Nicolas Deguerry - Le 16 décembre 2010.
L'Office national d'information sur les enseignements et les professions a fêté, le 8 décembre dernier, ses 40 ans. Il débute une seconde étape, son “livre II", selon l'expression de son directeur Pascal Charvet, pour inscrire son activité dans le “continuum de l'orientation tout au long de la vie".
Quarante ans : l'équivalent de deux générations complètes, au service des élèves, des familles et du monde éducatif. C'est l'anniversaire d'une institution, d'un établissement public qui s'inscrit dans la durée et, aujourd'hui, au cœur du service public de l'orientation. Sa deuxième étape, ce symbolique “livre II", va être fortement articulé à la composante régionale et territoriale qui a constitué sa force, dès l'origine, déclare Pascal Charvet, son directeur.
“Il ne s'agit ni d'araser les différences ni d'effacer la nécessité d'une stratégie éditoriale et de services communs, souligne-t-il, mais de prendre en compte ce qui fait le quotidien de nos publics, les académies, les régions et les autres opérateurs dans le champ de la formation et de l'orientation, comme dans celui du monde professionnel." Pour l'Onisep, avec ses délégations régionales, il s'agit de travailler dans le cadre d'un dialogue “réciproque et réinstauré" avec tous ses partenaires.
Ainsi, sur Onisep.fr, chaque espace régional se voit doté de la base nationale d'informations tout en disposant de ses propres données. “Il n'y a plus une organisation centrale en région parisienne et 28 délégations régionales atomisées", mais une mise en avant des territoires qui donne toute son importance à chaque académie, en l'intégrant dans un dispositif cohérent d'édition et de service public national, garant de l'équité d'accès à l'information.
La personnalisation de l'information
Les outils numériques développés trouvent d'ailleurs tout leur sens au plus près des territoires, dans une perspective de “personnalisation" de l'information, qui passe par des accords avec les partenaires dans chaque délégation académique, sous la tutelle des ministères chargés de l'Éducation nationale, de la Jeunesse, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Les plateformes interrégionales Monorientationenligne.fr en témoignent, avec le renvoi systématique vers les acteurs de terrain lorsque la problématique exposée requiert une réponse plus personnalisée.
Davantage de polyvalence pour les conseillers
Patrick Charvet le souligne : les COP – conseillers d'orientation psychologues – “ont une connaissance des entreprises beaucoup plus forte qu'on ne le dit". Mais il se déclare en revanche “assez
d'accord" avec l'idée d'une évolution de leur formation organisée autour de deux volets : “La dimension psychologique est, certes,
fondamentale, et il ne faut pas y renoncer, mais il faudrait davantage de polyvalence." Il faut donc évoluer vers une plus grande connaissance des nouveaux outils, avec davantage de stages
en entreprise et une connaissance encore renforcée du terrain. “De nombreux COP ressentent ce besoin et se forment de manière continue, que ce soit en suivant des modules de formation, en participant à des activités de découverte de l'entreprise, voire en en créant eux-mêmes", souligne-t-il.