Pixmania : les pratiques des start-ups appliquées à la formation
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 septembre 2010.
C'est la success story d'une entreprise fondée en 2001 par deux frères, Steve et Jean-Émile Rosenblum, à la suite de l'entreprise familiale Fotovista. Pixmania.com est devenue, en une dizaine d'années, avec 700 000 références au catalogue, l'un des leaders de la vente de produits électroniques grand public sur internet. En 2010, l'entreprise a inauguré la Pix Academy, un centre de formation interne, apparenté à une véritable “université sans murs".
Pour cette année 2010, la société de vente online envisage, au total, de former près de 200 de ses collaborateurs – principalement des managers et des "talents clés" – par le biais de quatre modules. Des formations au recrutement, à la diversité, au droit social et à la communication, essentiellement. “Nos managers sont en général assez jeunes. Diriger une équipe à 28 ans n'est pas aisé, indique Ingrid Tisserand, DRH de Pixmania depuis avril 2009. Il peut être difficile de s'imposer à ses collaborateurs du fait de ce jeune âge. La Pix Academy va fournir à nos cadres les outils nécessaires pour devenir de bons managers."
Cette année, Pixmania a procédé à la création d'un poste de “chief evangelist". Un terme déroutant ! Le terme vient des États-Unis et la pratique des start-ups. Il s'agit d'un agent RH chargé du bien-être des salariés dans l'entreprise. “Notre démarche consiste à fidéliser le recrutement et l'intégration, souligne la DRH, nous souhaitons fidéliser nos collaborateurs par le biais d'opérations internes. Ainsi, nos équipes ont, à l'occasion de la Fête de la musique, créé 13 lip-dubs[ 1 ]Vidéos réalisées en plan-séquence et en playback par des salariées et diffusées sur internet., lesquels ont été diffusés lors d'une grande soirée corporate réunissant près de 600 collaborateurs de Pixmania." L'entreprise a également mis en place des facilités à destination de ses salariés : processus de VAE, mutuelle gratuite pour les cadres, salle de sport dans les locaux de l'entreprise et projets d'aide à l'arrêt du tabac. Des programmes qui s'inscrivent parfaitement dans le “néo-management" typique des start-ups. Mais cette générosité n'en reste pas moins guidée par des impératifs économiques : “Comme toutes les entreprises issues de la net-économie, nous sommes confrontés à un très grand phénomène de turn-over, même si celui-ci a diminué avec la crise. Certains des jeunes que nous formions nous quittaient après deux ou trois ans dans l'entreprise."
La fidélisation concerne aussi les seniors. “Nous définissons actuellement un plan de formation spécifique aux salariés âgés de plus de 45 ans, expose Ingrid Tisserand. Pour l'entreprise, l'enjeu est de deux ordres : maintenir la motivation de ces collaborateurs et leur apporter une certaine forme de sérénité en leur permettant de se projeter dans l'avenir." Un programme passant essentiellement par la VAE, pour laquelle l'entreprise a contracté un partenariat avec Opcalia Île-de-France. “Nous avions déjà travaillé de concert avec eux lorsque nous avons mis en place notre dispositif diversité, indique la DRH de Pixmania. Nous avons alors eu beaucoup d'échanges avec leurs spécialistes du handicap et de la gestion des âges. D'ailleurs, la responsable juridique de l'entreprise et moi-même avons suivi une formation consacrée à la mise en place d'un plan senior chez Pixmania."
Prochaine étape pour le leader de la vente de produits électroniques sur interet : la création d'un passeport formation, “afin que tous les salariés s'inscrivent dans une logique de parcours".
Notes
1. | ↑ | Vidéos réalisées en plan-séquence et en playback par des salariées et diffusées sur internet. |