L'Université d'entreprise de PSA, levier d'évolution des 120 métiers du groupe

“Universités et Universités d'entreprise : que faire ensemble ?" Plusieurs intervenants ont débattu sur ce thème, le 26 mai dernier, dans le cadre de la 4e édition des Rencontres Universités entreprises (RUE), organisée par l'AEF (Agence éducation formation).

“Il existe des enjeux communs aux Universités d'entreprise et Universités académiques, notamment des enjeux de société. Cependant, sur le plan de l'identité, il existe un ostracisme culturel, comme si l'une devait faire le premier pas vers l'autre", a considéré Annick Renaud-Coulon, présidente du Club européen des Universités d'entreprise.

“L'Université d'entreprise, a-t-elle ajouté, est un concept générique derrière lequel se dissimulent une multitude de réalités. Selon moi, il s'agit d'un espace de stratégie appliquée, marchande et non marchande." L'objectif étant d'optimiser la performance globale de l'entreprise via l'éducation, mais sans constituer un training center. Pourquoi existe-t-elle ? Est-ce parce que les “produits finis de l'école" ne conviennent pas aux employeurs ? “Les entreprises sont confrontées à des besoins en compétences nouvelles qu'elles ne trouvent pas sur le marché", martèle Annick Renaud-Coulon.

De son côté, Jean-François Martin, responsable formation au sein du groupe PSA Peugeot Citroën, a rappelé que “dès les années 1980", PSA a entretenu des relations avec l'enseignement technique, notamment les lycées professionnels. “Notre groupe est intervenu sur le plan du recrutement des jeunes des lycées" et a élaboré, via une commission, un programme de travail afin que l'enseignement soit proche de ses besoins. “En outre, nous avons une longue tradition d'accueil de stagiaires, soit aujourd'hui 600 stagiaires de niveau bac + 5 dont 25 % sont des universitaires et 600 apprentis. Enfin, nous avons développé depuis cinq ou six ans, avec les laboratoires de recherches, l'accueil de thésards dans le domaine de la recherche et de l'innovation."

Le groupe PSA accorde également à la formation continue une part importante avec “plus de 3 millions d'heures de formation par an et une offre de formation constituée de 3 000 modules différents en France". Cependant, voici un an, a été créée une “Université du groupe PSA". Pourquoi ? L'entreprise s'est implantée à l'étranger (Amérique latine, Chine, Russie, etc.) et à ce titre, l'ensemble du groupe “va devoir changer d'état d'esprit". L'Université PSA, implantée en France, a pour rôle d'accompagner une transformation majeure du groupe sur trois grands axes : faire émerger et partager à l'échelle mondiale des “valeurs communes" (modes de travail communs) par le biais de formations baptisées “socles", être “force de changement" en s'appuyant sur le management, et faire évoluer les 120 métiers du groupe vers “le niveau d'excellence".

L'Université PSA a d'ailleurs la charge de mettre en place des partenariats avec le monde académique. Le groupe entretient d'ores et déjà des relations avec l'Université Pierre et Marie Curie (UPCM) de Paris, l'Université d'Orsay (Paris Sud) mais aussi des Universités étrangères, en Amérique Latine et en Chine, et plus tard en Russie et en Inde. “Il s'agit, pour nous, d'apporter nos enseignements dans les Universités académiques et profiter de leur expertise pédagogique pour faire évoluer nos collaborateurs et perfectionner leurs savoirs."

Et Jean-François Martin de conclure : “De ce point de vue, l'Université académique est un moyen de compléter la formation de certains de nos cadres expérimentés au sein de notre groupe."