Norme Iso 26 000 : les entreprises attentives à la “responsabilité sociétale"

Par - Le 16 juin 2011.

Le débat entre acteurs de l'entreprise autour de la norme Iso 26 000 a été précédé par une introduction historique de Patrick Viveret, philosophe et ancien magistrat de la Cour des comptes, coauteur en 2002 du rapport intitulé “Reconsidérer la richesse". Le 26 mai dernier, Opcalia organisait à Paris une conférence-débat sur le thème de la “responsabilité sociétale des entreprises", retransmise en direct sur le site Opcalia Events.

La directrice générale de l'Afnor, Florence Méaux, a exposé les termes du débat : “Pourquoi la question de responsabilité sociétale a une telle acuité ?" Et de souligner que la notion met en lumière l'articulation de la formation, de l'insertion sociale et professionnelle, de l'amélioration des conditions et de l'environnement de travail. Aujourd'hui, la norme Iso 26 000 fixe les lignes directrices de la responsabilité sociétale dans les organisations. Elle prend en compte et évalue des critères de qualité des conditions de travail, et “s'applique à toutes les sociétés et organisations, quelle que soit leur taille", comme l'a rappelé la directrice générale.

Représentant Armor Lux, Grégoire Guyon a signalé notamment la mise en place dans sa société d'un accord pour maintenir un minimum de 20 % de seniors, ce qu'il estime “important pour la transmission de l'expérience". Il a souligné qu'Armor Lux avait dédié un budget de quelque 300 000 euros par an à la certification Iso 26 000. Mais Grégoire Guyon a observé que “les freins au changement sont parmi les cadres".

Pour sa part, le directeur de Veolia Transport, David Colon, a beaucoup évoqué les conditions de travail, ainsi que l'embauche via l'apprentissage. Il a défendu l'image de la responsabilité : “Les entreprises portant des problématiques sociales : emploi, logement, éducation, maintien dans l'emploi des seniors, etc."

Responsable de l'égalité des chances et de la diversité du cabinet de recrutement Michael Page, Vincent Poirel a rappelé que la lutte contre la discrimination était inscrite dans les critères de la norme. D'après l'une des évaluatrices ayant observé l'entreprise, s'il s'était agi des seuls critères, le cabinet aurait obtenu les 1 000 points. “Une fois engagés dans la démarche Iso 26 000, nous nous sommes pris au jeu, a expliqué Vincent Poirel : cela nous a donné envie d'aller plus loin, de progresser." Remarquant que ces démarches étaient perçues comme allant de soi : “Nos équipes sont jeunes et pour elles, il est naturel que l'entreprise s'engage au-delà de ses attributions traditionnelles. En termes de « marque-employeur », cela devient essentiel : ils ne peuvent pas envisager de travailler dans une entreprise ne respectant pas ces règles-là."