Fnadir - “Nos idées sont autant de propositions"
Par Nicolas Deguerry - Le 16 avril 2012.
Rappeler aux candidats aux élections à venir, aux jeunes, familles, entreprises et acteurs de la formation ce que l'apprentissage est et ce qu'il n'est pas, tel est le mode de communication décidé par la Fédération nationale des associations régionales des directeurs de centre de formation d'apprentis (Fnadir) lors de son conseil d'administration du 14 mars. Soit une initiative qui revient à adresser “5 idées-force" et “13 idées reçues à combattre".
Objectif du premier message : rappeler aux décideurs la pertinence pédagogique de l'alternance. Qualifier un jeune est “un processus complexe, lié à la fois au temps, à l'espace, à la culture, à la formation, au domaine professionnel", soulignent les directeurs de CFA. Autant de dimensions qui seront abordées dans le parcours de l'apprenti, formé par des “situations réelles" dans le cadre “structurant" d'un “contrat de travail" et d'un double “accompagnement" combinant “pédagogie des CFA" et “entreprise apprenante".
But du second : rassurer les cibles en s'attaquant aux clichés qui demeureraient rivés à l'apprentissage malgré l'évolution notable des discours. Ni “punition" infligée à des jeunes en rupture, ni parcours scolaire parsemé de “stages", ni voie réservée aux seules filières manuelles et aux bas niveaux de qualification, l'apprentissage est un choix assumé.
Pourquoi avoir choisi de porter des idées plutôt que des propositions ? “Parce que nous avons constaté que les propositions des candidats sont très loin de la réalité de l'apprentissage !, nous répond Robert Dufour, secrétaire national de la Fnadir : La quantité d'idées saugrenues en circulation montre une véritable méconnaissance du sujet, nous avons voulu rappeler qu'il y avait des principes incontournables en matière d'alternance, et particulièrement d'apprentissage, qui faisaient que l'on ne pouvait pas dire n'importe quoi." Des exemples ? “Donner des objectifs quantitatifs qui dépassent l'entendement, comme passer de 600 000 à 800 000 apprentis [UMP], c'est oublier que l'apprentissage passe par un contrat de travail signé par des entreprises" ; “dire que l'apprentissage est un puissant vecteur d'insertion dans l'artisanat [Front national], c'est vrai mais pas seulement dans l'artisanat, ça l'est aussi et de plus en plus dans l'enseignement supérieur" ; “prétendre que « l'apprentissage, c'est une très mauvaise idée, [puisque] même les patrons n'en veulent pas » [Front de gauche], ce n'est pas vrai puisque les patrons signent des contrats à des niveaux significatifs" ; “l'idée de transformer les stages en contrat d'apprentissage pour diminuer l'abus des stages en entreprise [EELV] ? Comme si tous les stages pouvaient être transformés en contrat de travail !" ; “offrir à tout jeune déscolarisé de 16 à 18 ans une solution de formation, d'apprentissage ou un service civique [PS], c'est tellement large…", etc. Et de préciser que “nous ne les mettons pas en cause, mais les interpellons."
Et si la Fnadir devait malgré tout formuler une proposition ? “L'apprentissage peut se développer, mais encore faut-il qu'il soit financé." Donc, une proposition relative aux moyens, “qui n'est pas nouvelle, puisqu'elle se trouvait déjà dans le rapport Lachmann [en 2006] : que l'on s'intéresse à la question du financement de l'apprentissage en veillant à ce que la taxe d'apprentissage aille au financement de l'apprentissage". Et Robert Dufour de conclure : “Quand vous voyez que la Conférence des présidents d'Université souhaite qu'une part importante de la taxe aille vers les Universités, pourquoi pas, à condition qu'elles-mêmes mettent en place une véritable pédagogie de l'alternance !"