“Bien choisir sa formation" : une question de projet professionnel

Par - Le 16 avril 2013.

Un imperturbable aplomb ou une légère inconscience. Peut-être faut-il un peu des deux pour se prêter à l'exercice des conférences grand public. “Peut on se former quand on est demandeur d'emploi ?", thème d'une conférence du Salon de la formation et de l'évolution professionnelle 2012, avait vu quelques auditeurs inscrits à Pôle emploi tenter de modérer l'enthousiasme des intervenants expliquant peu ou prou qu'une formation attendait chaque demandeur d'emploi un tant soit peu motivé et méthodique. Une conférence de l'édition
2013 [Les 22 et 23 mars derniers à Paris, à l'invitation du [groupe L'Étudiant[/footnote] du même salon a rejoué l'exercice,
mais en choisissant cette fois-ci de donner “des conseils pour bien choisir sa formation".

Une panoplie des dispositifs...

Après un premier tour de table consacré à questionner l'utilité du bilan de compétences en la matière, il est apparu que celui-ci présentait le grand mérite de poser la réflexion en termes de projet professionnel. Lequel a emporté l'adhésion de l'ensemble des intervenants comme véritable clé du processus de choix, ce qui n'est pas sans valider l'idée − dominante en période de crise − que la formation comporte avant tout une “dimension curative". Ainsi de Stéphane Rémy, chef de la mission Organisation du contrôle à la DGEFP, qui a invité “avant tout à mûrir son projet professionnel", avant de décliner la panoplie des dispositifs. Pour les salariés : principalement le Cif, pour les formations longues et structurantes dans le cadre des reconversions ; ou bien le Dif et les formations à l'initiative de l'employeur, pour les formations de courte durée d'adaptation au poste de travail ou d'entretien des compétences. Et pour les demandeurs d'emploi : l'alternance, dont l'“utilité" lui paraît démontrée “en termes d'accès ou de retour à l'emploi" ; ou les prestations Pôle emploi type “Compétences-clés", les POE [ 1 ]Préparations opérationnelles à l'emploi. individuelles ou collectives.

Vérifier la pertinence du choix

Rappelant, pour sa part, que “la VAE [ 2 ]Validation des acquis de l'expérience. est bien une voie d'obtention du diplôme", Christelle Claquin, chargée d'accompagnement en reprise d'études et validation d'acquis à l'Université Pierre-et- Marie-Curie (Paris), a souligné qu'elle
pouvait aussi “être utilisée pour créer des parcours de formation individualisés, réduire le parcours et optimiser le passage en formation en se concentrant sur des points que l'on ne maîtrise pas".

Certes, mais le choix d'un dispositif de financement, d'une modalité pédagogique ou d'acquisition ne se confond pas entièrement avec le choix de la formation. À cet égard, Christelle Claquin l'a à nouveau souligné, “le maître-mot est le projet". Comment préciser celui-ci ?
Là où des intervenants, tels que Philippe Troubat, responsable du département information et conseil aux salariés au Faf-TT, ont exprimé leurs doutes quant à la pertinence du bilan de compétences pour établir un plan d'action-formation, Françoise Gomes, documentaliste au Fongecif Île-de-France, a, quant à elle, argumenté en faveur d'un travail d'investigation : enquête documentaire mais aussi de terrain auprès de professionnels en exercice étant d'un réel
secours pour identifier et/ou vérifier la pertinence d'un choix de formation.

De même, la mise en convergence des indicateurs, la reconnaissance de la formation par l'employeur et son inscription au RNCP sont de nature à rassurer à la fois le marché de l'emploi et
les financeurs.

Précision de Philippe Troubat : “C'est le croisement entre l'objectif, les contenus et les moyens mis en oeuvre pour parvenir à l'objectif qui fonde le triptyque fondamental..." Ne restait à Stéphane Rémy qu'à renvoyer aux outils en ligne, au premier rang desquels il a placé le portail Orientation pour tous.

Notes   [ + ]

1. Préparations opérationnelles à l'emploi.
2. Validation des acquis de l'expérience.