Euroguidance : propose un outil d'autoformation à l'“entretien de mobilité européenne"

Par - Le 15 décembre 2013.

Le réseau Euroguidance France lance un module destiné aux conseillers en mobilité. Baptisé Emma,
pour “entretien mobilité module d'autoformation", l'outil se présente sous la forme d'un didacticiel
en ligne, accessible gratuitement sur le site d'Euroguidance.

Pour Laurent Lascrou, chargé de
développement à l'agence Europe
éducation-formation France
(2E2F) et responsable de la coordination
administrative et financière du
projet, l'outil répond dans sa forme au
souhait de la Commission européenne,
et sur le fond aux besoins exprimés par les
conseillers de
disposer d'un
outil qui les
aide à mieux
remplir leur
m i s s i o n .

“Nous visons
l'ensemble des
professionnels de l'orientation en charge
d'une mission de conseil, et plus particulièrement
ceux qui ne sont pas habitués à la
problématique de la mobilité européenne",
précise Régis Roussel, responsable de la
mission Europe - politiques régionales à
Centre Inffo.

“C'est un projet collectif qui nous a amenés
à travailler tous ensemble pendant un an,
souligne Laurent Lascrou, avec l'Onisep
pour la partie éducation, Centre Inffo et
les Carif-Oref [ 1 ]Représentés par le Carif-Oref de la Région Auvergne. pour la partie emploi."
Soit un spectre d'acteurs couvrant
l'ensemble du monde de l'orientation
et de la formation initiale et continue,
ce qui permet de cibler toutes les
personnes qui font de l'orientation, quel
que soit leur lieu d'exercice, du CIO à
la chambre consulaire, en passant par
les Missions locales.

De la préparation du départ
à la valorisation du retour


Parcourable en une trentaine de
minutes, “l'outil est d'abord fait pour
aider et accompagner les conseillers dans
la mise en oeuvre du premier entretien",
indique Régis Roussel. Découpé en trois
parties, le didacticiel propose d'abord de

Le réseau Euroguidance France lance un module destiné aux conseillers en mobilité. Baptisé Emma,
pour “entretien mobilité module d'autoformation", l'outil se présente sous la forme d'un didacticiel
en ligne, accessible gratuitement sur le site d'Euroguidance.
suivre un conseiller expert en mobilité
européenne en entretien avec une
candidate au départ.

Objectif : balayer les points-clés du
premier entretien en faisant défiler des
jeux de questions-réponses A contrario
des serious games qui s'efforcent de
reproduire avec réalisme les interactions,
il s'agit ici
uniquement
de profiter
de la forme
ludique du
face-à-face
pour balayer
l'éventail des
possibles. L'absence de logique dans
l'enchaînement des séquences est donc
ici assumée, au motif qu'il s'agit avant
tout d'expliciter des techniques (écoute
active, reformulation, empathie, etc.) à
mobiliser dans une grande diversité de
situations.

En balayant de nombreuses problématiques,
“l'outil va permettre d'apprendre
à raisonner en termes de pertinence du
projet par rapport au profil du candidat à
la mobilité, insiste Régis Roussel : il ne
s'agit pas seulement d'aider à la recherche
de formation, mais aussi, et surtout, de
vérifier la pertinence et l'opportunité du
projet, avec un regard élargi à l'environnement
(logement, transport, protection
sociale, etc.)." Nécessairement inscrit
dans un contexte, le projet de mobilité
requiert une “dimension d'accompagnement
de l'amont à l'aval", soit
de l'idée du départ jusqu'au retour,
“qui se prépare aussi", rappelle-t-il.

Aussi l'usager d'Emma trouvera-t-il
dans une deuxième partie une sorte
de boîte à outils recensant toutes les
informations relatives aux possibilités
de mobilité européenne et, dans une
troisième partie, un rappel des étapes
stratégiques qui jalonnent la mise en
oeuvre du projet de mobilité.
Reste maintenant à “faire en sorte que
l'outil soit connu et utilisé", conclut
Laurent Lascrou. Ce qui passe
notamment par une campagne de communication
destinée à “faire vivre l'outil".

À cet égard, Laurent Lascrou souligne
que l'évolution du didacticiel est d'oreset-
déjà à l'agenda du programme de
travail 2014. Des mises à jour seront
ainsi apportées en fonction des exigences
du nouveau programme “Erasmus +"
(2014-2020) [ 2 ] Voir L'Inffo n° 837, p. 42, de même que des adaptations
dictées par l'analyse du ressenti
des usagers d'Emma.

LE FUTUR SERVICE PUBLIC RÉGIONAL DE L'ORIENTATION
MET L'ACCENT SUR LA QUALITÉ DU SERVICE RENDU


Après la charte de l'expérimentation,
l'Aquitaine, l'une des huit Régions expérimentatrices
du futur service public régional
de l'orientation (SPRO), diffuse les éléments
relatifs à la méthode et au cadre opérationnel.
Élaborés par le comité de pilotage de l'expérimentation,
composé de l'État et des Régions
préfiguratrices, ces documents rappellent
le partage de compétences entre l'échelon
national et régional, avant de détailler les
conditions d'élaboration du futur SPRO.

Un service public inscrit
dans les CPRDFP


Chef de file du SPRO en direction du public
jeune [ 3 ]Hors établissements scolaires et d'enseignement
supérieur qui relèvent de l'État.
et adulte, la Région est chargée
d'animer le réseau des acteurs dans trois
directions. Premièrement, procéder à
“l'inventaire des ressources" et au “diagnostic
des besoins" ; deuxièmement, déterminer les
“espaces territoriaux pertinents à l'échelle infrarégionale
pour l'organisation du SPRO" ; troisièmement,
définir un “projet régional", soumis
pour avis au CCREFP2 et “mettant en synergie
les différents acteurs du SPRO assurant des
fonctions d'accueil, d'information, de conseil
et d'accompagnement" dans une perspective
qualité. À l'instar de la Bretagne et de
Rhône-Alpes, les Régions avancées en termes
de maillage territorial et de mise en réseau
pourront s'appuyer sur l'existant pour bâtir leur
projet régional, annexé au CPRDFP3. Définis
dans le cadre d'un “plan d'action partagé"
pluriannuel, les futurs projets régionaux se
veulent réactifs et au plus près des territoires,
avec de possibles déclinaisons annuelles
et infra régionales. Deux axes structurants
souvent entendus depuis la tentative de
mise en oeuvre de la loi du 24 novembre 2009
soulignent la volonté d'aller au-delà des juxtapositions
de façade : premièrement, “travailler
ensemble et développer les synergies, la
logique de réseau, les coopérations et les
complémentarités" ; deuxièmement, “enrichir
la professionnalisation continue des acteurs
par des actions mutualisées".

Renforcement du rôle
du CCREFP


Le document de méthode précise également
que l'organisation du pilotage et de la
gouvernance politique et opérationnelle
du projet territorial du SPRO se fera dans
le cadre du CCREFP, avec le souhait qu'une
“commission ad hoc animée par la Région
se réunisse régulièrement". Le préfet de
région, le(s) recteur(s), les chancelier(s) des
universités et autres autorités académiques,
ainsi que les partenaires sociaux représentés
au CCREFP, seront mobilisés par la Région
pour associer les acteurs territoriaux en
charge de missions de service public sur le
champ de l'orientation.

Qualité et évaluation

La note fixant le cadre opérationnel du futur
SPRO insiste fortement sur la dimension
qualité avec la mise en place d'indicateurs
“construits collectivement", incluant à terme
la satisfaction du public et le cadre européen
en matière de services d'orientation. Un
bilan du respect de l'engagement de chacun
des signataires sera produit annuellement.
L'évaluation aura lieu au niveau régional “en
cohérence avec l'évaluation réalisée dans le
cadre des CPRDFP", au niveau national “dans le
cadre d'une mission interministérielle de suiviappui-
accompagnement".

14 MILLIONS DE “NEET" DANS L'UNION EUROPÉENNE

Le Conseil éducation, jeunesse, culture
et sports de l'Union européenne des 25 et
26 novembre derniers a livré ses conclusions
relatives à l'amélioration de l'“inclusion
sociale" des jeunes qui ne travaillent pas, ne
suivent pas d'études ni de formation. Il s'agit,
pour l'essentiel, de renforcer et de cibler les
dispositifs de soutien et d'accompagnement
existants, d'appeler à déployer les nouveaux
programmes (Erasmus +, Garantie pour la
jeunesse, etc.).

Dénommés “Neet" − Not in education, employment
or training − selon la terminologie européenne,
ces jeunes étaient, en 2012, 7,5 millions
parmi les 15 à 24 ans et
6,5 millions parmi les 25 à
29 ans. Soit respectivement
13 et 20 % des populations
concernées, en augmentation
de 2 et 3 points par
rapport à 2011.
Au-delà des mesures
de prévention qui préconisent
une approche
globale tenant compte
des facteurs d'exclusion,
le Conseil recommande
aux États membres et à la
Commission des mesures
pour l'enseignement, la formation et l'apprentissage
non formel. Il s'agit ici à la fois de
renforcer les dispositifs existants (écoles de
la deuxième chance, services de conseil et
d'orientation, etc.) et de les adapter aux spécificités
des publics cibles et des besoins du
marché du travail. Rappelant la recommandation
du Conseil du 20 décembre 2012 relative
à la validation de l'apprentissage “non formel
et informel", le Conseil appelle à mettre en
place d'ici à 2018 des modalités de validation
“qui permettent aux personnes de tirer parti
de cet apprentissage pour leur carrière et la
suite de leur apprentissage".

Sont également formulées des recommandations
pour faciliter les transitions entre études
et emploi (développement de partenariats,
promotion de l'apprentissage et des stages en
milieu professionnel), ainsi que des mesures de
soutien à l'accès à l'emploi.

Notes   [ + ]

1. Représentés par le Carif-Oref de la Région Auvergne.
2. Voir L'Inffo n° 837, p. 42
3. Hors établissements scolaires et d'enseignement
supérieur qui relèvent de l'État.