L'“économie de la connaissance la plus dynamique du monde" se fait attendre
Par Nicolas Deguerry - Le 16 juillet 2013.
La “stratégie de Lisbonne" avait
prévu (en 2000) de faire de l'Union
européenne “l'économie de la
connaissance la plus compétitive et
la plus dynamique du monde d'ici
à 2010, capable d'une croissance
économique durable accompagnée
d'une amélioration quantitative et
qualitative de l'emploi et d'une plus
grande cohésion sociale"...
Qu'en est-il en 2013 ? Parmi les défis
non relevés, celui de la cognition et
du savoir est abordé dans un rapport
du CGSP, “La dynamique d'internet
Prospective 2030". Les auteurs,
experts de Télécom ParisTech et de
la Fing [ 1 ]Fondation internet nouvelle génération., interrogent le web comme
“terrain d'expérimentation de formats
pédagogiques innovants pour
la transmission du savoir". Constatant
que l'innovation développe, en
l'absence de généralisation, des
pratiques élitistes. Les problèmes
soulevés par “l'immédiateté de
l'accès à savoir" sont, notamment, la
“distorsion croissante entre l'information
produite et la capacité à se
la réapproprier". Les interrogations
qui questionnent les modèles cognitifs
perdurent et, ce faisant, freinent
l'émergence d'un modèle global.
“Frontières poreuses et passerelles étroites"
Les auteurs du rapport tentent une
projection : “D'ici 2030 (...) il n'y aura
plus d'un côté le temps des études,
suivi du temps du travail, mais des
frontières poreuses et des passerelles
plus étroites entre formation
et emploi, via l'apprentissage, les
stages, les formations au cours de
la vie…" Rendant nécessaire de
“mettre en place un cadre qui permette,
d'une part, de développer
la capacité à travailler en équipe
(apprentissage par problème, par
projet…) et, d'autre part, de développer
la créativité, la capacité à
innover – autant de savoir-faire
centraux pour la vie professionnelle
dans les environnements actuels
et à venir". Proposition du CGSP : “La
volonté politique doit s'imposer aux
acteurs" !
La conclusion des auteurs renvoie le
Vieux Continent à son idéal humaniste
: “Un chemin pour l'Europe,
qui ressaisirait l'ambition émancipatrice
de l'internet en la resocialisant
(inclusion, cohésion, biens communs,
action collective…) et en la reliant à
des objectifs plus larges (développement
humain)"...
Notes
1. | ↑ | Fondation internet nouvelle génération. |