Michel Sapin pointe le “lien insécable" entre formation et compétitivité

Par - Le 01 octobre 2013.

Afin de sécuriser les compétences,
“matière première de notre économie
moderne, qu'il faut préserver et
défendre (…), il faut réformer la formation
professionnelle", a déclaré Michel
Sapin, ministre du Travail, de l'Emploi, de
la Formation professionnelle et du Dialogue
social, en ouverture de la 3e Biennale formation-
emploi du Céreq (Centre d'études
et de recherches sur les qualifications), le
19 septembre dernier à Paris.
Saisissant l'occasion de rappeler les
objectifs et les actions du gouvernement
en matière de sécurisation des
parcours, il a ajouté que le sujet de la
formation professionnelle était “central
dans l'optique de sécurisation" et
a rappelé que son document d'orientation
adressé aux partenaires sociaux le
8 juillet leur fixait un impératif : “Réformer
la formation professionnelle pour la
sécurisation des personnes et la compétitivité
des entreprises."

“Un véritable investissement collectif
au sein de l'entreprise"


Michel Sapin a souligné que les enjeux
de la réforme sont d'abord de favoriser
l'accès à la formation des salariés les
plus fragilisés face au chômage, les
peu ou pas qualifiés. Pour le ministre
du Travail, il faudra pour cela réviser
le contenu du plan de formation et ses
modalités de financement pour mieux
cibler les fonds vers ces publics. Autre
enjeu majeur de la négociation : “Faire
de la formation professionnelle un
véritable investissement collectif pour
l'emploi au sein de l'entreprise (…)
pour en faire l'expression d'une stratégie
de l'ensemble des parties prenantes
de l'entreprise, l'employeur et les salariés
par l'intermédiaire de leurs représentants."

Selon lui, la sécurisation des parcours
se joue dans les entreprises. Il attend
que celles-ci contribuent à la sécurité professionnelle
des actifs. “En couplant plus et
mieux emploi et formation, en consolidant
leur effort en faveur de la formation des plus
fragiles, et en permettant au dialogue social
dans l'entreprise d'assortir les usages de la
formation de garanties collectives (…), elles
renforceront leur compétitivité. Car j'affirme
qu'il y a un lien insécable entre formation et
compétitivité !", a-t-il insisté.

Le CPF et “la portabilité
des droits qu'il instaure"


Au-delà des plus fragiles, la réforme de la
formation devra aussi s'intéresser à l'évolution
professionnelle, au maintien dans
l'emploi, au retour à un emploi durable
et de qualité, “des enjeux au coeur de
la mise en oeuvre opérationnelle du
compte personnel de formation, qui
sera la pierre angulaire de la réforme
de la formation professionnelle", a
indiqué le ministre, rappelant que sa
mise en oeuvre concrète doit être l'objet
de la négociation et de la concertation
quadripartite présidée par Jean-
Marie Marx.

“Le compte personnel de formation,
la portabilité des droits qu'il instaure,
est un bon outil de sécurisation des
parcours, résistant au choc de l'incertitude
et permettant à chacun de
construire au mieux sa migration sur
le marché du travail sans être bloqué
par les effets de frontière", a-t-il estimé.
Le ministre a ensuite insisté sur
l'enjeu majeur de l'orientation dans
la sécurisation des parcours, tout le
monde n'étant pas égal devant les
“méandres des dispositifs, les mêmes
connaissances des métiers, la même
capacité d'autonomie pour choisir à
bon escient". Et pour que les inégalités
ne se creusent avec l'avènement
de nouveaux dispositifs comme le CPF,
il compte sur le conseil en évolution
professionnelle et la nouvelle organisation
du service public d'orientation,
dont il espère qu'elle sera “plus
en phase avec les réalités locales de
l'emploi".

Un contrat d'apprentissage en CDI...

En “couplant mieux école et entreprise",
le ministre espère sécuriser
les premiers pas professionnels
des jeunes. Il exhorte les chambres
consulaires, les organisations professionnelles,
mais aussi les CFA,
à aider et accompagner les jeunes
dans la recherche d'un employeur.
Estimant que les maîtres d'apprentissage
doivent être mieux formés, les jeunes
mieux accompagnés afin d'éviter les ruptures,
il a indiqué discuter avec les acteurs
sur la faisabilité d'un contrat d'apprentissage
en CDI, afin de faciliter l'insertion
professionnelle après l'apprentissage.