Pierre Nadaud, expert informatique pour les particuliers et les entreprises

Par - Le 01 juillet 2013.

Salon international du Bourget oblige,
Rafales et autre Sukhoïs évoluent devant
les fenêtres de Centre Inffo alors que
Pierre Nadaud, 43 ans, égrène ses anciens
rêves de pilote de chasse. Une ambition
stoppée net en maths sup, lorsque sa vue
déclinante lui barre l'horizon. Que faire ?
Un Deug de mathématiques, informatique
et physique, puis une licence de maths, qui
s'avère aussi décevante que la licence en
électronique tentée dans la foulée.
A peine a-t-il le temps de se rêver
gendarme qu'il est à nouveau refoulé pour
mauvaise vue. L'heure du service militaire
a cependant sonné, le voici affecté à
Laval au 38e régiment d'instruction des
transmissions. Devenu caporal, il rejoint
Limoges où il accède au grade de sergent
et se porte “volontaire service long"
pour accéder à l'école des officiers de
réserve. Bingo : il est reçu à Saint-Cyr
Coëtquidan et en sort huitième. Limogé
volontaire pour des raisons que la raison
ignore, le voici de retour en Haute-Vienne
avec l'objectif d'intégrer l'école de guerre.
Las, la cohabitation avec un capitaine,
véritable chef d'escadrille à l'en croire, le
dissuade de poursuivre sabre au clair. Fin de
la boucle et retour à la vie civile.

Objectif en vue

Campé devant son régiment une petite
valise à la main, une interrogation pointe :
“Qu'est-ce que je sais faire ?"
Réponse : “Pas grand-chose."
Solution : “Apprendre un métier."
Bénéficiaire du RMI, Pierre Nadaud rejoint
l'Apfa pour obtenir un titre professionnel
de technicien en informatique. “Cours
théoriques le lundi, tout le reste de
la semaine livré à nous-mêmes avec
formateurs à disposition." On l'on aurait
pu croire orphelin des rails de la pédagogie
militaire, il se régale : “Les formateurs nous
laissaient les clés, j'arrivais à 7 heures pour
repartir à 23 heures."

De quoi écoeurer la concurrence et sortir
premier de sa promotion, mais pas
impressionner outre mesure le marché
de l'emploi. D'abord vendeur en
informatique, bientôt livreur de frigos
américains, Pierre Nadaud doit à l'une
des ses 250 candidatures spontanées de
renouer avec l'objectif initial : occuper
un poste de technicien informatique dans
une société de services. Suit le scénario
classique des années post-glorieuses,
ponctué de redressements judiciaires
et subordinations abusives.
L'ex-militaire n'a perdu qu'une bataille,
il décide cette fois-ci de revenir en général
à Saint-Junien, capitale française de la
mondialisation durant la présidentielle
de 2012… Intervention et dépannage
à domicile, développement, assistance
et maintenance des équipements
informatiques des collectivités et
des entreprises, son activité est non
délocalisable. D'abord installé à domicile,
sa SARL compte aujourd'hui deux magasins
et deux salariés. Le premier est un ancien
stagiaire embauché définitivement à la
suite d'un contrat d'apprentissage, le
second doit à sa débrouillardise d'avoir
signé son CDI à la suite d'une allocation de
formation préalable au recrutement.
Fier de ses deux enseignes et de ses deux
employés, Pierre Nadaud n'en subit pas
moins la crise : “On voit des choses que
l'on ne voyait pas il y a quelques mois,
des gens qui hésitent à faire réparer
leur PC…" Période d'autant plus délicate
qu'il doit désormais compter avec la
concurrence des nouveaux entrants
ou des auto-entrepreneurs. Et Pierre
Nadaud de se consoler d'une moquerie :
“Les auto-entrepreneurs, je les aime bien :
l'ordi a trois fois plus de pannes après leur
passage… ça donne du travail !"
Fin stratège, l'expert…