Economie verte - Des niveaux de qualification encore faibles

Inffo formation n° 864 - 15-31 octobre 2014 - Nicolas Deguerry

Par - Le 15 octobre 2014.

Selon un rapport que vient de
publier l'Observatoire national
des emplois et des métiers de
l'économie verte (Onemev) [ 1 ]L'Observatoire national des emplois
et des métiers de l'économie verte
est né du plan de mobilisation des
filières et des territoires présenté le
28 janvier 2010, lors de la conférence
nationale sur les métiers de
l'économie verte.
, le
secteur de l'économie verte présente
“une dynamique plus marquée
que l'ensemble de l'économie".
Mais il s'agit bien plus
souvent d'emplois verdissants
− ceux dont “les compétences
évoluent en fonction des enjeux
environnementaux" − que de véritables
emplois verts, à stricte
“finalité environnementale" [ 2 ]Cf L'Inffo n° 861, p. 28..

Éco-activités

En termes d'emploi, les “écoactivités"
(gestion des eaux
usées et des déchets, énergies
renouvelables) sont les plus
mobilisatrices. Les activités
dites “périphériques", celles
qui évoluent avec l'essor des
problématiques environnementales,
jouent également un “rôle
déterminant", notamment porté
par l'entretien des voitures et
les infrastructures ferroviaires.
En hausse jusqu'en 2011, l'offre
collectée par Pôle emploi subit
ensuite la crise, mais moins que
les autres secteurs.

140 000 emplois verts

Parmi les quelque 4 millions de
professionnels de l'économie
verte recensés en 2010, seuls
140 000 occupent un métier vert,
à 80 % dans l'assainissement
et le traitement des déchets ou
la production et la distribution
d'énergie et d'eau, et 20 % dans
des postes liés à la protection
de la nature ou des métiers plus
transversaux (techniciens de l'environnement
et du traitement des
pollutions, ingénieurs et cadres
techniques de l'environnement).

Métiers “verdissants"

Concentrés pour moitié dans
le bâtiment ou les transports,
les métiers “verdissants" apparaissent
aussi dans l'agriculture-
sylviculture, l'entretien des
espaces verts, l'industrie, le tourisme
et l'animation, la recherche
et les achats.

Beaucoup de postes
sans qualification


Du fait d'une large représentation
des ouvriers dans les professions
de l'économie verte, les niveaux V
(CAP-BEP) dominent et les femmes
sont peu présentes (13 %), même
si elles sont proportionnellement
plus nombreuses parmi les professions
les plus qualifiées. Si
les métiers verdissants recrutent
principalement des emplois qualifiés
d'ouvrier et d'employé, les
métiers verts proposent, eux,
majoritairement des postes sans
qualification.

TRANSITION ÉCOLOGIQUE

Les engagements de la conférence environnementale de
septembre 2013 sont déclinés dans des “lettres de cadrage pour
la transition écologique" que le Premier ministre a adressées à
chacun des ministres. Des lettres qui insistent sur le lancement
du chantier de la rénovation énergétique de l'habitat “J'écorénove,
j'économise", la mise en place de la plateforme d'actions
globales pour la responsabilité sociétale des entreprises, et
notamment l'annonce du programme d'investissements d'avenir
qui consacrera 2,3 milliards d'euros à de nouvelles actions en
faveur de la transition écologique et énergétique.

Notes   [ + ]

1. L'Observatoire national des emplois
et des métiers de l'économie verte
est né du plan de mobilisation des
filières et des territoires présenté le
28 janvier 2010, lors de la conférence
nationale sur les métiers de
l'économie verte.
2. Cf L'Inffo n° 861, p. 28.