CJD : “S'en tenir à la finalité : apprendre un métier"

Par - Le 04 juin 2013.

Alors que le précédent président de la République avait fixé un objectif de 800 000 contrats en alternance, dont au moins 200 000 en contrat
de professionnalisation, le Centre des jeunes dirigeants d'entreprise (CJD) n'a, lui, pas hésité à proposer “l'abandon du contrat de professionnalisation au profit du seul contrat d'apprentissage" Propositions pour l'emploi issues des réflexions des
adhérents du Centre des jeunes dirigeants d'entreprise (CJD),
novembre 2012.

Objectif ? “Gagner en lisibilité, en simplicité et en coût." “Quand nous avons fait cette proposition, nous étions 300 entrepreneurs à réfléchir et trois sur quatre n'étaient pas capable de faire la différence. Il leur arrivait d'avoir des jeunes en contrat pro sans savoir pourquoi ils n'étaient pas en contrat d'apprentissage. Il n'y a pas de valeur ajoutée", justifie Christophe Praud, le nouveau président national du CJD. Jugeant la juxtaposition des deux contrats “illisible", “complexe" et “source de concurrence inutile", il en appelle au “choc de simplification : les deux finalités peuvent être rassemblées en une", estime-t-il. “L'idée est d'instaurer un seul contrat de travail qui vous permette tout au long de votre vie d'apprendre un métier, peu importe qu'il s'agisse du premier, du deuxième ou du troisième… […] Cela permet aussi d'introduire cette notion de temps sociaux qui sont en train de fusionner et où l'on est plus sur une chronologie de type « d'abord j'apprends, ensuite je travaille, après c'est la retraite »…"

"L'apprentissage, ça parle à tout le monde"

Favorable à l'élargissement du contrat d'apprentissage à tous les publics, Christophe Praud balaie également les critiques de la Cour des comptes qui souligne depuis plusieurs années la diminution constante des bénéficiaires sans qualification.

De fait, loin de souhaiter réserver l'alternance aux bas niveaux de qualification, le CJD milite, au contraire, pour un stage de trois mois en TPE-PME obligatoire et une année du cursus en alternance pour l'ensemble des élèves des grandes écoles (Éna, Centrale, Sciences Po…). “Puisque les politiques sont les premiers à dire que c'est l'alternance qui fait la richesse du tissu économique en Allemagne, nous disons clairement qu'il faut que l'apprentissage soit à tous les
niveaux !", commente-t-il. S'amusant du caractère “iconoclaste" de la proposition, le président du CJD invite à “sacraliser l'apprentissage comme un vrai mode d'apprentissage des métiers". Et d'assurer : “C'est le CJD qui a inventé et expérimenté pour la première fois la formation en alternance dans les années 1960, alors que personne n'en voulait, ni l'école ni le monde entrepreneurial. Personne ne conteste plus aujourd'hui sa légitimité."

Et à l'adresse de ceux qui continuent de croire en l'utilité respective des deux contrats, la réponse est claire : “L'apprentissage, c'est quelque chose qui parle à tout le monde : les jeunes, les parents, les entrepreneurs, l'administration, tout le monde sait ce que c'est. Nous trouvons plus simple pour l'ensemble de la société civile de parler d'un seul contrat qui rassemble l'ensemble de la problématique que l'on veut régler, quitte à en élargir la base d'accès et à le désolidariser des seuls CFA." Ajoutez à cela que Christophe Praud ne voit aucun problème à “aller chercher ce qui est utile dans le contrat de pro pour le glisser dans le contrat d'apprentissage", apparaît davantage une proposition de fusion que d'abandon. CQFD : “Il s'agit juste de rendre le contrat unique, large et puissant."