25 % des apprentis mettent fin à leur contrat d'apprentissage

Par - Le 20 janvier 2017.

Parce que l'apprentissage est au « centre de l'agenda politique depuis au moins 20 ans », le rapport de diagnostic sur l'insertion professionnelle des jeunes réalisé par France Stratégie et la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) (voir notre article) lui dédie un « zoom » en conclusion. L'occasion de rappeler les grandes étapes du développement de l'apprentissage à la française.

Procurant à la fois un avantage comparatif pour l'insertion des sortants de l'enseignement secondaire et une alternative pédagogique susceptible de diminuer l'échec scolaire, l'apprentissage bénéficie d'une politique volontariste qui a permis au privé d'atteindre les 300 000 contrats signés en 2008. Entre le début des années 90 et cette date qui marque le début de la crise, les effectifs ont doublé pour les apprentis de niveau IV et V et ont été multipliés par 20 dans l'enseignement supérieur. Favorisé par les pouvoirs publics pour banaliser la filière comme voie de réussite, l'apprentissage dans le supérieur a même continué de progresser entre 2008 et 2015 (+ 48 %), alors que les apprentis du secondaire chutaient, eux, de 24 %.

Si l'essentiel de cette baisse est à mettre au passif de la crise qui a fait baisser l'emploi dans les secteurs traditionnels de l'apprentissage, il apparaît toutefois que des facteurs plus spécifiques sont également à prendre en compte. Ainsi, par exemple, de l'industrie où l'importance du risque d'accident a sans doute freiné l'accueil de candidats toujours plus jeunes en raison de la baisse des redoublements.

Soulignant la quantité d'aides publiques dévolues à l'apprentissage, le rapport souligne l'impact des réformes de 2014 sur le coût employeur de l'apprentissage et rappelle les corrections apportées par le gouvernement en 2015 (prime TPE jeunes apprentis, voir Portail de l'alternance).

Avec un taux de rupture qui stagne aux environs de 25 % depuis 1995, l'apprentissage peine à trouver les solutions de nature à contrer les abandons en dépit de nombreuses initiatives. Pour les rapporteurs, l'explication réside notamment dans l'âge des apprentis, « particulièrement jeunes et inexpérimentés en France ». L'étude le souligne, les abandons sont difficilement rattrapables, « seulement 20 % des jeunes “rompants" signent un nouveau contrat dans les 90 jours qui suivent la rupture ». À noter que l'emploi lui-même est en cause dans près de la moitié des cas. Sont également fréquemment invoqués des problèmes familiaux et/ou personnels (15 %) ou, plus heureux, la survenance d'une autre opportunité d'emploi (20 %).

  • L'insertion professionnelle des jeunes - Rapport de diagnostic France Stratégie-Dares, janvier 2017 : format PDF – 2,77 Mo