France Immersive Learning réalise un guide pratique sur l'immersif en formation

Dans le cadre d'un partenariat avec Meta, France Immersive Learning est en cours de rédaction d'un guide pratique et prospectif sur les technologies immersives à des fins de formation et d'apprentissage. La publication sera accompagnée de la création d'un observatoire des usages de l'immersif.

Par - Le 03 mai 2023.

Quand France Immersive Learning a appris que le fonds XR de Meta cherchait à financer la production d'un livre blanc sur les technologies immersives dans l'éducation, l'association a perçu une occasion sans pareil de valoriser son expertise. L'initiative est d'autant plus appréciée que le président Nicolas Dupain l'assure, « aucune contrepartie commerciale » ne vient orienter la commande. L'intérêt pour Meta ? « Contribuer à la démocratisation et à la massification des usages des technologies immersives et de leur version connectée, le métavers. »

Directrice générale de France Immersive Learning et responsable de l'étude, Vanessa Pénélope revendique une ambition qui va bien au-delà du cadre marketing habituel des livres blancs : disponible en téléchargement courant juin, l'ouvrage devrait être un « guide pratique et prospectif de la formation immersive, qui sera mis à jour régulièrement », promet-elle. Et de préciser : « une nouvelle modalité, ça s'accompagne, il y a des questions de compréhension et d'appréhension de la technologie, d'agencement et de posture, tout l'enjeu est d'accompagner le déploiement de façon pragmatique et de démystifier. »

Observatoire des usages

Surtout, cet ouvrage qui s'appuie sur une vaste enquête quantitative et qualitative sera aussi la première brique d'un « observatoire des usages de l'immersif » qui sera accessible sur le site de l'association d'ici à l'été. En recherche de partenaires financiers publics et privés pour pérenniser ce travail d'inventaire et d'éditorialisation qualitative, Nicolas Dupain estime que ce nouvel outil contribuera à « rassurer et informer de manière objective les organisations sur ce qui se fait aujourd'hui et se fera demain. » Vanessa Pénélope le précise, un volet R&D destiné à alimenter la réflexion sur des bases scientifiques va être développé et des adhérents de France Immersive Learning qui emploient des doctorants ont déjà acté la mise à disposition de leurs travaux de recherche sur les métiers de l'immersif et l'impact sur la formation.

Soft power

Avec l'ambition de contribuer à l'affirmation et au développement d'une filière d'excellence française, l'association souligne les enjeux en termes de création d'emploi, de valeurs et de souveraineté numériques. Et alors que les imaginaires collectifs sont passés sous domination anglo-saxonne et notamment nord-américaine au cours du XXe siècle, Nicolas Dupain n'hésite pas à voir dans la puissance créative des technologies immersives une occasion unique de dynamiser l'exception culturelle francophone. Par l'attractivité de la culture et de l'éducation, il y aurait comme une sorte de « soft power » à reconquérir.

Plaisir d'apprendre

Enthousiaste quant à la capacité des technologies immersives de renforcer le plaisir d'apprendre et de transmettre, le fondateur de France Immersive Learning considère l'éducation comme « la clé de tout et le plaisir comme la clé d'une égalité d'accès au développement des compétences. » Mais attention, prévient Vanessa Pénélope, il ne s'agit pas de vendre le tout immersif mais d'aider les acteurs à identifier les temps où mobiliser cette modalité. Et de conclure : « on ne passe pas de zéro au métavers, il y a un chemin à suivre, source de réassurance pour les pédagogues et acteurs de la formation. »

IMMERSIF : LES GRANDES ÉTAPES
Nicolas Dupain, président de France immersive Learning, le rappelle, les technologies immersives ne sont pas nées avec le métavers. Utilisé depuis plusieurs décennies par les industriels développer des produits et concevoir des simulateurs, l'immersif connaît une première vague de démocratisation lorsqu'Oculus et HTC sortent en 2016 les premiers casques de réalité virtuelle connectés à des ordinateurs. Trois ans plus tard, nouvelle expansion avec la création par Oculus du premier casque autonome « vraiment fonctionnel. » Sous l'effet de la concurrence, la devise olympique Citius, Altius, Fortius trouve aujourd'hui un écho dans le défi qui s'impose désormais aux constructeurs pour repousser les limites de l'acceptabilité sociale liée au port du casque : « Plus léger, plus puissant, plus confortable. »