Christine Savantré, conseillère nationale Unsa, ici à la 18e UHFP, en janvier 2023.


UHFP 2023

Lycées professionnels, allier insertion et enseignement général (Unsa)

Si « l'enseignement professionnel a besoin d'être valorisé », l'Unsa doute de la nécessité d'une réforme comme l'entend le gouvernement, dans la perspective de rapprocher cette filière de l'apprentissage. « Il est possible d'agir sur un certain nombre de leviers, notamment sur les partenariats avec les entreprises, sans dévoyer la double mission de l'enseignement professionnel, l'insertion et la poursuite des études », a souligné Christine Savantré, conseillère nationale Unsa, chargée des questions de formation professionnelle, dans un entretien vidéo réalisé en marge de l'Université d'hiver de la formation professionnelle.

Par - Le 16 mars 2023.

Pour Christine Savantré, « il est important que les jeunes puissent conserver un maximum d'enseignement général s'ils veulent et peuvent poursuivre leur enseignement professionnel avec toutes les chances de réussir. »

Sur l'universalité et la soutenabilité du compte personnel de formation, l'Unsa est en phase avec l'ensemble des organisations syndicales. C'est-à-dire opposée au reste à charge voulu par le gouvernement, même si d'aucuns doutent de la volonté réelle de ce dernier de publier les textes d'application relatifs à cette mesure.

Le reste à charge à l'encontre de l'esprit de la loi

« Le reste à charge pour aller se former est foncièrement très injuste et en effet, il va à l'encontre même de l'esprit de la loi sur le droit à la formation pour tous et toutes. Imposer un reste à charge à un certain nombre de salariés, notamment des salariés précaires, risque d'avoir un effet repoussoir en raison d'un manque de moyens pour accéder à la formation, alors qu'on sait que trouver les financements pour aller se former, c'est déjà un véritable parcours du combattant », fustige Christine Savantré.

Les abondements, alternatives au reste à charge

Pire, selon elle, cette disposition « met à bas la philosophie même de notre système de formation professionnelle. » Pour l'Unsa, la possibilité d'abonder offre une alternative plus sûre et plus juste : « Il y a d'autres moyens de réguler le système. On peut le réguler en activant davantage les possibilités d'abondement puisque aujourd'hui, les entreprises, les collectivités territoriales, peuvent le faire. »