Bilan 2024 des Cap Emploi : la formation au cœur des préoccupations

Le 22 mai, Cheops, l'association qui fédère les organismes spécialisés de l'accompagnement des demandeurs d'emploi en situation de handicap, a témoigné d'une forte implication sur le sujet de la montée en compétences. Des personnes suivies, mais aussi de ses agents.

Par - Le 26 mai 2025.

Plus de 8 000 personnes (8 361 précisément) ont été accompagnées par Cap Emploi pour une reconversion professionnelle dans le cadre du maintien en emploi. Soit une augmentation de 9 % en 2024 par rapport à l'année précédente. Le conseil en évolution professionnelle a, lui, concerné 1 818 personnes, en légère baisse en revanche.

Quatre fois sur dix, en 2024, dans 43 % des cas précisément, le suivi d'une formation a permis une reprise de poste des demandeurs d'emploi en situation de handicap six mois après leur sortie, en léger mieux, avec +1,2 % en comparaison avec l'année précédente.

Un satisfecit à nuancer

Lors de la présentation du bilan d'activité des Cap Emploi, désormais intégrés à France Travail, tenu le 22 mai, les animateurs du réseau se sont tous montrés satisfaits du travail accompli. Reste qu'au regard des plus de 500 000 demandeurs d'emploi handicapés, les chiffres avancés semblent à relativiser.

D'autant que le nombre de chômeurs de longue durée, lui, bondit de 7,6 % en 2024, contre une augmentation contenue à +2,3 % pour le tout public. Les inscrits en situation de handicap à France Travail depuis plus d'un an sont donc 201 788, soit environ quatre sur dix.

« Conjoncture difficile »

De quoi inciter à travailler la montée en compétences. Depuis la loi plein-emploi, France Travail doit veiller à l'accessibilité (locaux, contenus pédagogiques…) des formations qu'il finance. Y compris en demandant aux organismes de formation, dans le cadre des appels d'offre, de prévoir la possibilité de suivre la formation à temps partiel, d'en allonger la durée, pour permettre à des personnes fatigables d'en bénéficier malgré tout, sans qu'elles ne se retrouvent dans un cursus à part, réservé aux personnes handicapées. En parallèle, deux tiers des agents de Cap Emploi ont suivi une formation en 2024.

Selon Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail, le travail commun entre les conseillers des deux structures a permis à l'emploi des personnes handicapées « de résister face à une conjoncture difficile ». Il en veut pour preuve les un peu plus de 206 000 remises à l'emploi en 2024, un chiffre globalement stable par rapport à 2023. Pour autant, il a reconnu que les personnes handicapées « subissent plus fortement la dégradation du marché du travail ».

Mesurer l'engagement des employeurs

D'où la volonté réaffirmée de travailler avec toujours davantage d'employeurs. En 2024, ce sont 12 % d'entre eux en plus qui ont bénéficié d'une offre de service (70 000). Des actions ciblées sont aussi menées, dans les secteurs en tension, ou la restauration en particulier, au travers de grandes opérations de sensibilisation aux talents des personnes handicapées. Comme au travers de l'organisation de concours culinaires pour convaincre les restaurateurs de les embaucher.

Enfin, plus structurant pour l'avenir si cela se concrétise à grande échelle, France Travail prévoit de s'appuyer sur les déclarations sociales nominatives des entreprises pour identifier des employeurs handi-engagés et ainsi favoriser la déclaration de leur handicap de la part des demandeurs d'emploi. Le but : permettre aux employeurs de recevoir davantage de candidatures de personnes handicapées, et à ces dernières de se voir plus fréquemment recrutées. Rendez-vous en 2026…