Au Learning Show 2025, en atelier “Compréhension : passer de l’illusion à la maîtrise”, avec Frédéric Guilleray.

Learning Show 2025 : dépasser l'illusion de compréhension afin d'accéder à la maîtrise

Quelles pratiques permettent de mesurer le degré de compréhension chez l'apprenant ? Comment ce dernier peut-il croire, à tort, qu'il a parfaitement saisi les concepts clés véhiculés lors d'une formation ? Au fond, cumuler les erreurs, est-ce si grave ? Au Learning Show 2025 de Rennes (13-14 octobre), un atelier était consacré à ces questions.

Par - Le 20 octobre 2025.

Un atelier aux faux airs de stand-up avec blagues, rires et quiz mais au fond un vrai sujet : « je veux que vous sortiez en ayant vraiment en tête la différence fondamentale entre la compréhension superficielle et profonde », annonce Frédéric Guilleray, spécialiste dans l'optimisation des apprentissages et vice-président d'Apprendre et former avec les sciences cognitives.

Ainsi, la compréhension superficielle trouve ses racines dans le décodage textuel. « Je lis facilement, je connais ces mots. Pour le cerveau, la fluence et la familiarité font émerger un sentiment infondé de compréhension. Les concepts clés ne sont pas intégrés, le raisonnement et la résolution de problèmes non engagés. » Empêtré dans un sentiment illusoire de compréhension, l'apprenant diminue son niveau d'attention et ses efforts. Il n'est plus engagé, le risque d'échec est réel, avec un impact non négligeable sur la confiance / l'estime de soi.

 A l'inverse, la compréhension profonde est très incarnée. « Même devant des concepts abstraits, le cerveau active des zones liées au vécu. Les concepts sont compris, il est possible de raisonner et résoudre des problèmes. » Elle est activée grâce à des éléments explicatifs et inférentiels.

Adopter les bons gestes

Comment vérifier le degré de compréhension chez les apprenants et, au besoin, leur consacrer du temps supplémentaire ? Frédéric Guilleray  liste  une série de gestes pédagogiques à adopter : « ne demandez plus « avez-vous compris ? » mais plutôt « qu'avez-vous compris ? », ça ouvre plus de perspectives... Questionnez les propriétés et liens explicatifs, faites identifier des exemples et contre-exemples, construisez des tableaux comparatifs. » Sans oublier transformer un texte en schéma, ou inversement, voire en réalisant une carte conceptuelle (et non une carte mentale à base de mots clés).

Mode apprentissage

Au passage, l'intervenant ne s'est pas privé d'aborder les paramètres obligatoires pour permettre au cerveau de passer « en mode apprentissage. Tout d'abord l'attention, porte d'entrée au système cognitif. Ensuite, de l'engagement et un feed-back sur les erreurs. Enfin, la consolidation : pour ne pas être oubliée, toute chose apprise doit être consommée. »

 Concept d'erreur

Revenant sur le concept d'erreur, « normales en début formation » mais non dénuées de bienfaits, Frédéric Guilleray reconnaît un certain malaise chez les formateurs lorsque ces derniers les commettent. « Elles percutent notre sentiment de compétences, d'autorité… Nous devrions être plus clairs à ce sujet. » Autrement dit, mieux les accepter afin de modifier / améliorer les pratiques.