J-29 avant la fin des droits individuels à la formation : Acteurs de la compétence alerte sur « le risque d'un angle mort de la relance du pays »

« A partir du 30 juin 2021, les droits des salariés cumulés au titre du droit individuel à la formation (DIF) ne seront plus accessibles. Or, seulement 6,3 millions d'employés ont effectué la transformation de ces DIF en euros sur le CPF. C'est donc 10 millions de salariés qui vont perdre leurs droits à la formation, ce qui représente un montant de 12 milliards d'euros », prévient Acteurs de la compétence (ex- Fédération de la formation professionnelle), dans un communiqué diffusé mardi 1er juin.

Par - Le 02 juin 2021.

« Il y a urgence à simplifier les dispositifs d'accès à la compétence. Nous proposons des mécanismes opérationnels pour former les salariés en poste aux compétences identifiées comme nécessaires pour la reprise de l'activité et l'adaptation aux nouveaux métiers. Nous ne devons pas laisser sur le côté l'avenir d'une partie des actifs de notre pays », affirme Pierre Courbebaisse, président d'Acteurs de la compétence.

Cette prise de position s'inscrit dans le contexte de la publication d'une enquête Ipsos réalisée en mai 2021 pour Wall Street English. Selon cette dernière, deux tiers des salariés savent que leur DIF (droit individuel à la formation) peut encore être utilisé aujourd'hui. Cette étude a été menée auprès d'un échantillon représentatif de 2155 personnes interrogées sur internet du 10 au 12 mai 2021.

63% des sondés au fait du report

En effet, 63% des sondés répondent oui à la question : « Savez-vous que les droits à la formation cumulés au titre du DIF avant le 31 décembre 2014 pour les salariés du secteur privé et le 31 décembre 2016 pour les agents du secteur public avant son remplacement par le CPF peuvent encore être utilisés aujourd'hui ? » C'est bien plus que lors de la précédente enquête, menée en octobre 2020, où seulement 57% des sondés étaient au courant.

Or cette information est importante puisque s'ils n'effectuent pas un report de ces heures acquises sur le CPF (compte personnel de formation) avant le 30 juin 2021, les salariés en perdront le bénéfice. En effectuant ce transfert, qui consiste à renseigner le nombre d'heures sur son compte et de scanner le document attestant de son solde, les heures de DIF seront automatiquement converties en euros (1800 euros pour 20 heures de DIF). Elles s'ajouteront aux droits en cours, accessibles sur le compte CPF du bénéficiaire.

Dans le détail, les moins de 35 ans semblent moins avertis de l'échéance (62% de oui) que les plus de 35 ans (69%) et les salariés de niveau bac sont plus au courant (73%) que les niveaux supérieur (66%) et inférieur (63%). Parmi les personnes au courant, les trois quarts connaissent la date butoir du 30 juin 2021, soit quasiment autant qu'en octobre 2020 (68%). Les hommes (75%) sont plus au courant de la date que les femmes (69%) tout comme les plus de 35 ans (74%). En revanche, il n'y a pas de différences notables selon les niveaux d'études ni même les catégories socio-professionnelles.

Parmi les salariés disposant de l'ensemble des informations, les deux tiers ont déjà reporté leurs droits, alors qu'ils n'étaient que 58% en octobre 2020. C'est le cas de 67% des CSP+ et de 68% des plus de 35 ans. Mais au total, cela ne représente qu'un tiers (31%) des salariés qui a déjà reporté ses droits alors que l'échéance est dans un mois et demi (contre 17% en octobre). 17% savent qu'il faut le faire mais ne l'ont pas fait, 19% savent que les droits acquis peuvent encore être utilisés mais ne savent pas qu'ils doivent les reporter sur leur CPF, et enfin, 33% ne savent pas qu'ils peuvent utiliser ces droits acquis.

Cette enquête montre un grand déficit de communication puisque 66% des sondés estiment qu'ils n'ont pas été suffisamment informés de la date butoir. Il y a pourtant eu une campagne de communication, mais elle ne semble pas avoir atteint sa cible puisque les trois quarts des sondés ne l'ont pas vue ou ne s'en souviennent pas.

 

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