Quand les agences d'emploi sécurisent les parcours : l'exemple de Sppott, en Basse-Normandie

Par - Le 16 décembre 2011.

Face à la crise, tout le monde a dû réagir, l'État, les Régions, les entreprises, les agences d'emploi. En Basse-Normandie, en 2009, on comptait 50 000 demandeurs d'emploi. C'est ainsi qu'à été lancée l'expérimentation Sppott (Sécurisation des parcours professionnels organisée pour les travailleurs temporaires), qui permet à des personnes en fin de CDD ou de mission temporaire de tous secteurs professionnels d'être accompagnées de la même manière que les personnes licenciées pour raisons économiques.

Ce pari, présenté lors du Forum Prisme 2011 (voir notre article), a été pris par la Direccte de Basse-Normandie, Prisme Basse-Normandie, Afpa Transition, Pôle emploi, la Région et l'Agefiph, qui ont signé un accord-cadre en 2010. “C'est uniquement ensemble que nous pouvons réussir", souligne Marc Benadon, directeur adjoint de la Direccte de Basse-Normandie.
2 800 personnes ont été convoquées par Pôle emploi, 40 % ont participé aux réunions et 450 ont été retenues pour le dispositif. “Les signataires ont tous souhaité cibler les personnes peu qualifiées, qui n'ont pas l'habitude de se former", précise Aline Wintenberger, déléguée générale du Prisme Basse-Normandie.

L'accompagnement, réalisé par Afpa Transition, dure douze mois, à raison de quatre à cinq entretiens pendant les deux premiers mois, avec, à la clé, la signature d'un contrat qui engage le bénéficiaire à respecter les engagements fixés. “Ce qui n'est pas évident, car ce public est surtout préoccupé par le fait de retrouver un travail." Mais c'est aussi là le point fort de Sppott : “Le dispositif permet à une personne qui retrouve une mission ou un CDD d'aller travailler, et de revenir se former ensuite, c'est un mix", explique Annick Richet, responsable d'Afpa Transition Basse-Normandie. 60 % des personnes suivies ont ainsi repris un CDD pendant leur parcours de formation.
Les premiers résultats de cette expérimentation qui n'est pas encore terminée, puisqu'elle a été reconduite une année supplémentaire, soit jusqu'à décembre 2012, sont positifs, avec un taux de plus de 50 % de retour à l'emploi. Sur les 282 personnes dans ce cas, 45 % sont en intérim, 17 % en CDI. De plus, trois personnes sur quatre ont souhaité évoluer dans leurs compétences, et ont donc choisi la formation, mise en œuvre immédiatement dans un cas sur deux.

Si l'expérimentation devait être reconduite, Aline Wintenberger n'hésite pas à dire que la mise en place d'un comité de financement serait judicieuse, pour pouvoir accompagner l'ingénierie de formation. Marc Benadon reconnaît effectivement “quelques difficultés de financement". Les trois intervenants s'accordent en tous cas sur une chose : “Les partenaires doivent s'accorder et travailler ensemble pour aboutir à ces résultats, ce qui a été chose facile en raison des habitudes de travail qui existent déjà en Basse-Normandie."

[(DEUX AUTRES DISPOSITIFS

Dans le Nord-Pas-de-Calais, “Pôle position" a été créé en 2009 pour aider les salariés du secteur automobile à développer leurs compétences afin de pouvoir retrouver un emploi. Ce dispositif a été coordonné par l'Afpa Nord-Pas-de-Calais, la Direccte, le Conseil régional et le Prisme. 1 310 salariés ont ainsi pu bénéficier d'un accompagnement alternant orientation, formation et emploi ; 70 % des personnes ont retrouvé un CDD de plus de six mois ou ont suivi une formation qualifiante.

En Franche-Comté, “1 000 parcours" a été mis en place en février 2011 par l'État, le Conseil régional, les partenaires sociaux, Pôle emploi et le Prisme, pour accompagner 1 000 salariés en fin de CDD ou de mission d'intérim sur trois ans. )]