La République en marche restitue les propositions issues de sa consultation citoyenne autour de la formation professionnelle et de l'apprentissage

Par - Le 08 février 2018.

« Illisible, injuste, inaccessible, parfois inefficace », tels sont les qualificatifs relevés de la consultation citoyenne sur les politiques de formation professionnelle et d'apprentissage, organisée par le mouvement politique La République en marche, du 4 au 18 janvier 2018. Christophe Castaner, délégué général du mouvement présidentiel, a présenté mercredi 7 février les constats et propositions issus de cette consultation, avec le concours de Jean-Marc Borello, délégué à la transformation économique et sociale et Ilana Cicurel, déléguée à la société de la connaissance.

Organisée en marge de la réforme de la formation professionnelle et de l'apprentissage, la consultation citoyenne de La République en marche a suscité quelque 23 500 contributions, témoignages et retours d'expérience des citoyens. Pourquoi la formation professionnelle et l'apprentissage ? « La plus grande des sécurités, c'est la compétence », justifie Christophe Castaner : « La formation professionnelle, comme l'apprentissage peuvent aider chacun à sortir du déterminisme imposé par l'échec ou une orientation subie », résume-t-il. Sauf que, selon les constats remontés de la consultation, c'est un sentiment d'illisibilité, d'injustice, d'inaccessibilité et d'inefficacité qui domine. Inacceptable pour le délégué général d'En Marche !, qui en appelle aux fameux « 32 milliards de la formation », soit « 1 000 euros par actif », insiste-t-il. Et pour lui, ce n'est pas « trop » mais « inefficace », avec une offre qui apparaît trop souvent ni pertinente ni utile au regard de l'emploi, et « illisible », créant ainsi une situation de droits plus formels que réels.

Cinq propositions pour la formation

Pour résoudre ce « problème de justice sociale », Jean-Marc Borello liste les cinq propositions relatives à la formation professionnelle remontées de la consultation. Premièrement, permettre à chacun de s'inscrire dans la formation de son choix ; deuxièmement, améliorer l'information sur la formation ; troisièmement, renforcer les droits des moins qualifiés ; quatrièmement, étudier la possibilité pour chacun de donner à un tiers les droits à la formation dont il n'aurait pas l'usage ; cinquièmement, valoriser les droits à la formation en points et non en heures.

Sept propositions pour l'apprentissage

En matière d'apprentissage, c'est Ilana Sicurel, déléguée à la société de la connaissance, qui restitue les sept propositions formulées pour améliorer un dispositif où, selon l'expression de Christophe Castaner, « l'ennemi est culturel ». Reste qu'en matière de propositions, c'est d'abord un souci d'harmonisation et de rationalisation du système qui apparaît. Il s'agirait ainsi, premièrement, d'unifier et de simplifier les aides à l'apprentissage ; deuxièmement, de réduire les effets de seuil dans les entreprises en introduisant la notion de dégressivité et, troisièmement, d'instaurer la dématérialisation de la signature des contrats. Les autres propositions renvoient davantage au souci d'améliorer l'attractivité de l'apprentissage : d'abord, par une révision de la rémunération des apprentis, revalorisée et désormais fixée en fonction du niveau de qualification ; ensuite, par l'amélioration de l'accueil des jeunes dans les entreprises, ce qui passerait notamment par la professionnalisation des maîtres d'apprentissage ; sixièmement, apparaît aussi le besoin d'améliorer l'articulation entre les enseignements théoriques et pratiques. La septième et dernière proposition appelle à renforcer l'information sur les filières d'apprentissage, dans le cadre d'une « révolution des mentalités ». Ilana Sicurel le souligne, il s'agit bien de valoriser « tous les cycles d'apprentissage, du secondaire au supérieur », et non seulement ces derniers.

Et Christophe Castaner de conclure : « 32 milliards, ce n'est pas trop, mais il est essentiel que les constats relevés dans cette consultation soient entendus, par le gouvernement et les partenaires sociaux. »