En alternance, deux méthodes pour former des professionnels "réflexifs"

"Plusieurs voies d'amélioration se dessinent pour tendre vers une logique plus intégrée de l'alternance" , remarque France compétences dans la note “Comment articuler connaissances théoriques et savoirs d'action dans les formations en alternance ?"

Par - Le 26 septembre 2025.

1. Deux types d'espaces intermédiaires

Les experts de France compétences l'ont constaté : certains organismes de formation s'impliquent pour construire des ponts entre les enseignements délivrés et les situations vécues en entreprise par les alternants. Des espaces dits “intermédiaires ont pour vocation de “permettre aux apprenants d'expérimenter des moments d'enrichissement réciproque entre connaissances théoriques et savoirs d'action". Deux types d'espaces intermédiaires ont été étudiés : l'organisation de situations de travail reconstituées ou simulées (STRS) – dispositif de simulation, atelier de production, conduite de projet adossé à des cas pratiques, jeux de rôles – ; et l'appui à l'analyse réflexive des situations de travail (AARST).

2. Les situations de travail reconstituées ou simulées

Les STRS confrontent les apprenants à des situations qu'ils rencontreront chez leur employeur tout en leur laissant un droit à l'erreur. Elles constituent un espace préparatoire aux périodes en entreprise. France compétences relève quelques freins à leur mise en place, notamment le coût économique des équipements, et remarque également un risque “de générer chez les apprenants le sentiment d'être dépassés" lorsque que les événements simulés sont trop complexes. Le rôle des formateurs en charge d'encadrer les STRS est indispensable pour “comprendre et penser ce qu'on fait".

3. Les analyses réflexives des situations de travail

L'appui à l'analyse réflexive des situations de travail (AARST) peut intervenir lors des séances collectives dédiées aux retours d'expérience post-périodes en entreprise ou pendant ou après les STRS au sein du centre de formation. Pour les apprenants, c'est l'opportunité de partager avec leurs pairs leurs expériences, et cela permet de faire découvrir aux autres différents modèles de structure, de technologie et d'organisation du travail. Ces moments rendent aussi intelligibles les écarts entre les situations de travail réelles et les connaissances techniques et scientifiques transmises au centre de formation.
L'AARST “a le mérite d'augmenter et de consolider les apprentissages".

Toutefois, “les potentialités apprenantes de cette AARST se heurtent parfois au profil des apprenants", par exemple lorsque ceux-ci peinent à exprimer ce qu'ils ont fait. Cela nécessite que les formateurs échangent de manière très régulière avec les maîtres d'apprentissage.

France compétences remarque que si l'introduction d'une AARST dans le cursus constitue “un ingrédient essentiel pour fabriquer, à terme, des professionnels réflexifs", leur mise en place dépend pour une large part de l'émergence au sein des OF d'acteurs “frontière", capables d'aider les apprenants à faire des liens entre connaissances théoriques et savoirs d'action.