Alternance : l'Opcommerce dépasse le cap des 100 000 contrats

Le nombre de contrats en alternance financés par l'Opcommerce a plus que doublé entre 2019 et 2021. Cette forte progression tient aux aides exceptionnelles à l'embauche mais aussi travail de sensibilisation mené par les équipes de l'opérateur de compétences auprès des entreprises du commerce.

Par - Le 01 mars 2022.

Le cap des 70 000 contrats en alternance fixé pour 2022 est déjà largement dépassé. En 2021, l'Opcommerce en a financé 100 575, soit une croissance de 49 % par rapport à 2020 et de 130 % sur deux ans. Pour financer ces contrats, l'Opcommerce a engagé un peu plus d'un milliard d'euros en 2021, contre 300 millions en 2019. Ces chiffres record reposent en grande partie sur l'apprentissage avec 81 852 nouveaux contrats signés en 2021, soit une hausse de 74 % « bien supérieure à la croissance annoncée par le gouvernement au niveau national [+37 % entre 2020 et 2021] », commente Chrystelle Derrien vice-présidente de l'Opcommerce. Au total, les 20 branches professionnelles représentées par l'opérateur de compétences ont recruté près de 11,3 % des jeunes entrés en apprentissage en 2021.

L'apprentissage fait de nouveaux adeptes

Un succès qui repose en partie sur les aides exceptionnelles à l'embauche et sur la mobilisation des employeurs dans un secteur qui fait face à des difficultés de recrutement. « Dans les métiers de bouche, de nombreuses entreprises avaient déjà l'habitude de recourir à l'apprentissage, c'était moins le cas dans d'autres secteurs du commerce », observe Véronique Allais, présidente de l'Opcommerce. Les primes à l'embauche et le travail de proximité réalisé par les équipes de l'opérateur de compétences ont encouragé de nombreux employeurs à franchir le pas.

Une équipe pour faciliter la prise de décision

En 2021, l'Opcommerce s'est doté d'un centre de relation clients composé d'une vingtaine de personnes. Cette cellule qui vient en appui des 80 conseillers répartis dans les délégations régionales est « chargée d'informer les petites entreprises sur les questions d'alternance et de les accompagner dans la prise de décision », précise Jean-Paul Roucau, directeur du réseau et des territoires de l'Opcommerce. Ce travail de sensibilisation va se poursuivre et s'intensifier : l'effectif du centre de relation clients va passer à 40 personnes cette année avec pour objectif de maintenir le lien avec les employeurs d'apprentis, de détecter les bonnes et mauvaises pratiques et de partager les expériences vertueuses, précise Jean-Paul Roucau.

Renforcer l'image des métiers

A l'avenir, l'enjeu sera en effet de sécuriser les parcours des jeunes, de renforcer les relations avec les entreprises et les CFA (1865 interviennent dans le périmètre de l'Opcommerce) et de valoriser les métiers du commerce, car il reste des offres d'emploi en alternance non pourvues. La communication autour du portail des métiers du commerce lancé fin janvier devraient y contribuer, tout comme les conventions signées avec six Régions dans le champ de l'orientation ou encore le projet de création d'un Campus du commerce engagé dans les Pays de la Loire. Point clé pour susciter de nouvelles vocations, l'attractivité des métiers était un des thèmes abordés dans le cadre des Assises du commerce organisées à l'initiative du gouvernement en décembre. Parmi les pistes proposées par le groupe de travail consacré à l'emploi et à la formation, qui était co-animé par Véronique Allais, figurent notamment la création d'une semaine du commerce afin de valoriser les métiers et la suppression de l'âge limite pour les contrats d'apprentissage.

Les contrats de professionnalisation en légère baisse

En 2021, l'Opcommerce a financé 18 723 contrats de professionnalisation, soit 8 % de moins comparé à 2020. Malgré cette légère baisse de régime, l'opérateur de compétences continue à défendre ce dispositif qui répond aux attentes du secteur et notamment des branches ayant déployé des certificats de qualification professionnelle (CQP). L'Opcommerce recense une cinquantaine de certifications de ce type dans son périmètre dont une majorité dans la grande distribution. Sur l'ensemble des contrats de professionnalisation signés en 2021, près des deux tiers visent un CQP ou une autre qualification reconnue dans les classifications des conventions collectives.