Rencontre européenne Erasmus+ à Bordeaux le 13 novembre 2023.


Année européenne des compétences

La mobilité des apprentis, un enjeu toujours stratégique pour l'Europe

La Rencontre européenne Erasmus + pour la mobilité des apprentis en Europe se tient du 13 novembre au 15 novembre à Bordeaux dans le cadre de l'année européenne des compétences. A l'occasion d'une première table ronde, en présence de Carole Grandjean, ministre déléguée, chargée de l'enseignement et de la formation professionnels, les participants ont souligné l'importance de la mobilité pour l'avenir de l'Europe et la nécessité et de lever certains freins.

Par - Le 14 novembre 2023.

Popularisé par L'auberge espagnole, le film de Cédric Klapisch sorti en 2002, le programme Erasmus  a depuis bien évolué. Remplacé en 2014 par  Erasmus + , le public qu'il vise est bien plus large. Ce programme de l'Union Européenne pour l'éducation et la formation regroupe ainsi sous la même appellation d'anciens programmes comme Erasmus,  Leonardo da Vinci, Comenius, destinés auparavant à des publics différents; étudiants, lycéens professionnels et apprentis, élèves et enseignants.

Carole Grandjean a notamment insisté sur « le lien indissociable entre la mobilité des apprentis et le projet européen. La mobilité constitue une formidable opportunité  pour les jeunes de s'enrichir dans un environnement différent. Elle permet d'accroître l'employabilité et l'agilité des jeunes et elle donne du sens à la citoyenneté européenne ». La ministre a réaffirmé la nécessité de: «construire un espace européen de l'apprentissage et a rappelé l'objectif d'Emmanuel Macron d'obtenir que la moitié des classes d'âges partent en mobilité .

« Ils marchent sur l'eau »

Pour Jean Arthuis, président d'Europ App Mobility, une association qui œuvre à son développement, « la mobilité est une question de souveraineté pour l'Europe, dont l'avenir repose sur la compétitivité et sur la capacité à produire des richesses ».

L'ancien ministre a défendu avec ferveur cette opportunité : « quand les jeunes rentrent de mobilité, ils sont contents, ils marchent sur l'eau. Ils ont acquis des soft skills et de l'agilité ». Selon celui-ci également, l'accès des apprentis à la mobilité contribue à changer le regard sur l'apprentissage.

Pour Gérard Bobet, président de la chambre des métiers et de l'artisanat de la région Centre Val de Loire, outre le fait que « la mobilité permet aux jeunes l'apprentissage de langues étrangères, d'acquérir des compétences transversales et sociales très importantes, elle permet de répondre aux besoins de compétences des entreprises ».

Réticence à laisser partir les jeunes longtemps

La mobilité des apprentis, bien moins connue que celle des étudiants, rencontre encore des obstacles à son développement. Et si les objectifs sont connus, les obstacles le sont aussi. D'après Sandro Gozi, député européen français (groupe Renaissance), « les employeurs comme les familles sont réticents à laisser partir longtemps les jeunes en mobilité. Alors que dans le monde de demain, l'expérimentation de différentes méthodes de travail sera fondamentale pour l'employabilité. » Aussi faut-il comme le rappelle la ministre Grandjean, il faut « simplifier et développer les relations entre écoles et entreprises, améliorer l'accompagnement financier des mobilités et la protection sociale des jeunes à l'étranger ».