Le 14 avril 2023, Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, à « Générations Reconversion 2023 », organisé à Paris par Transitions Pro Île-de-France.

Transitions : « Trop de dispositifs différents » (Carole Grandjean)

 La ministre déléguée en charge de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Carole Grandjean, a réaffirmé le désir du gouvernement de simplifier le paysage des dispositifs de reconversion professionnelle, lors du salon Générations Reconversion 2023, organisé par Transitions Pro Île-de-France, vendredi 14 avril.

Par - Le 17 avril 2023.

« Il y a trop de dispositifs et ils sont trop peu utilisés. Il faut les simplifier, réduire leur nombre tout en renforçant la sécurité professionnelle et pédagogique qu'ils procurent. Car 60000 parcours de transition professionnelle par an, c'est trop peu. C'est peu, dans un contexte où un actif sur deux dit aujourd'hui vouloir changer de voie professionnelle. Une réflexion collective sur le sujet est nécessaire. Elle va être entreprise dans les semaines qui viennent ». C'est ainsi que Carole Grandjean, ministre de la Formation professionnelle, a dessiné, le 14 avril, le paysage de la transition professionnelle et son avis sur la question, lors de son discours à l'ouverture du salon Générations Reconversion 2023, organisé par Transitions Pro Île-de-France. Un discours dans le droit fil de son intervention lors de l'Université d'hiver de la formation professionnelle, le 25 janvier dernier.

Responsabilité paritaire

Selon la ministre, Pro-A et Transco sont des échecs, et « il faut faire une revue de l'existant sans tabou, pour arriver à un nouveau paysage qui ne superpose pas ni n'empile ». Les AT pro sont des « outils de sécurisation des parcours, mais leur réseau est encore récent. Le paritarisme doit se pencher sur cette question, car notre responsabilité collective est immense sur tous les territoires métropolitains et ultramarins ». Elles sont « les figures de proue de la construction des projets de transitions professionnelles, mais elles n'ont pas toutes les mêmes moyens » (puisque définis par la masse salariale de la région considérée) : « Ce sont des sujets paritaires qu'une concertation doit trancher », a affirmé la ministre.

Gestion interprofessionnelle

En guise de piste de réforme, il ne lui semble « pas opportun de revenir sur une gestion inter-branche et intersectorielle des projets de parcours professionnelle, née de la loi de réforme de 2018 », et de revenir sur la situation antérieure des Opacif par exemple. Mais, elle a ajouté que les situations spécifiques de certaines branches et secteurs pouvaient « être aménagées par la mise en place de mécanisme de co-construction instaurés entre AT Pro et Opco ».

Valoriser la VAE

Par ailleurs, si la ministre s'est félicitée du bon développement de la certification Cléa, elle a pointé deux faiblesses. La première concerne « la VAE, qui est en réforme, et sur laquelle il faut déboucher sur un nouveau paradigme, en faire vraiment une démarche reconnue par tous, dont les entreprises », signalant ainsi un manque d'appétit de leur part sur la question. La seconde porte sur le conseil en évolution professionnelle, que la ministre qualifie de « service public gratuit encore insuffisamment connu et utilisé ».

Enfin, elle a souligné l'enjeu de « la montée en compétences des 2,5 millions de personnes en situation d'illettrisme. 50 % d'entre elles sont pourtant actives. On ne peut pas les laisser en marge de la montée générale du niveau de compétence », a déclaré Carole Grandjean.

Sur tous ces sujets, elle a tenu à réaffirmer aux acteurs présents (partenaires sociaux, prestataires pédagogiques, services de l'état, régions…) que « l'ambition de réforme du gouvernement reste entière ».