Présentation de la Charte pour un accompagnement de qualité des apprentis dans l’enseignement supérieur, le 24 octobre 2023.

Une charte pour mieux accompagner les apprentis dans le supérieur

Réagissant à l'explosion du nombre d'apprentis après le baccalauréat, le ministère de l'Enseignement supérieur propose une « Charte pour un accompagnement responsable et de qualité des apprentis des établissements d'enseignement supérieur ».

Par - Le 26 octobre 2023.

« Le nombre d'apprentis dans le supérieur a bondi de 78 % en 2 ans ! », a rappellé Anne-Sophie Barthez, de la Délégation générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP), mardi 24 octobre lors d'une matinée de présentation. « La loi de 2018, les aides à l'embauche, et l'engouement des étudiants très bons l'expliquent. Ils apprécient l'insertion de qualité, la pédagogie adaptée et l'absence de couts de formation. L'apprentissage fait bouger le supérieur c'est majeur ».

Responsabilisation sans contrainte

Mais, ajoute-t-elle, il faut éviter une baisse de qualité devant cette massification. D'où une « charte pour un accompagnement responsable et de qualité des apprentis des établissements d'enseignement supérieur », qui est « du droit intelligent, souple, qui ne braque pas et est le fruit d'un dialogue. Sans audit, ni inspection mais avec responsabilisation ».

Cette charte, lancée à l'instigation de la DGESIP, a bénéficié de la collaboration d'experts de terrain : directions de centres de formation d'apprentis, directions de services formation continue et apprentissage, représentants d'entreprises et d'opérateurs de compétences, représentants des apprentis, Agence de mutualisation des universités et des établissements…

Elle décrit les devoirs des 4 acteurs, et s'accompagne d'une « annexe sur la trajectoire de la qualité », qui précise les outils et rythmes souhaités du pilotage de la formation, de l'accompagnement pré-contractualisation, du suivi des apprentis pendant et post formation. Pas de chiffrage, ni d'obligation, mais des bonnes pratiques à diffuser.

Locomotive

« Cette charte renforcera la confiance et sera locomotive pour l'adéquation pédagogique », a commenté Stéphane Rémy, sous-directeur en charge des politiques de formation et du contrôle au sein de la DGEFP (Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle).

« Elle permet déjà la mise à plat des attentes de chacun », a analysé Julie Bouete, directrice des ressources humaines de l'entreprise SYD. « Elle nous a poussé à mobiliser les tuteurs avant même l'arrivée des apprentis : les maitres d'apprentissage en tirent davantage de confiance ».

« La charte pousse à la prise de temps pour la réflexion et l'échange, alors même que nous pratiquons l'apprentissage depuis 30 ans dans notre IUT », a indiqué Claudine Gay, maître de conférences en sciences économiques et directrice de l'IUT (Institut universitaire de technologie) Lumière Lyon 2. « Elle pousse à former les tuteurs en compagnonnage ».

Entreprise co-formatrice

« Elle met en évidence le fait que l'entreprise est co-formatrice. C'est rassurant pour les entreprises comme pour les jeunes, alors que l'apprentissage devient lui aussi un marché concurrentiel », observe Danielle Sionneau, directrice du CFA (centre de formation d'apprentis) Formasup Méditerranée. « La carte à jouer est énorme pour une meilleure intégration ».

« Cette charte est un premier niveau de fédération, sans chiffrage, mais elle est vue avec intérêt pour nos entreprises adhérentes », a noté Nicolas Rivier, directeur de développement de l'Opco Atlas. « Il faut dire que le nombre d'apprentis enregistrés chez Atlas est passé de 39000 à 114000 en 4 ans, et que 99,9 % sont dans le supérieur ».