Le contrat d'engagement jeune monte en puissance

Le Conseil d'orientation des politiques de jeunesse salue l'augmentation du nombre de contrats d'engagement jeune (CEJ) et formule des recommandations pour améliorer le dispositif et notamment l'accompagnement des jeunes les plus éloignés de l'emploi.

Par - Le 20 février 2024.

540 413 contrats d'engagement jeune (CEJ) ont été signés entre le 1er mars 2022 et le 8 novembre 2023, selon le deuxième rapport d'étape réalisé par le Conseil d'orientation des politiques de jeunesse (COJ). Ce document remis à la ministre du Travail jeudi 6 février précise que 347 495 contrats ont été réalisés via les Missions locales et 192 918 via France Travail. Le CEJ s'adresse aux jeunes jusqu'à 26 ans ni en emploi, ni en formation (30 ans dans le cas d'une reconnaissance de handicap). Il permet de bénéficier d'une allocation jusqu'à 528 euros selon les ressources en échange de 15 à 20 heures d'activité. En moyenne, les bénéficiaires ont eu 16,2 heures d'accompagnement. La part prédominante est celle des activités réalisées en autonomie (47,4 % de l'accompagnement), puis les activités professionnelles (32,3 %) effectuées dans le cadre de CDD, de contrat d'intérim ou de périodes de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP).

Une dynamique à renforcer

Si le COJ « salue cette progression, les efforts doivent être intensifiés afin de permettre aux jeunes les plus vulnérables de bénéficier de cet accompagnement, et de permettre à l'ensemble des bénéficiaires d'accéder à un emploi durable ». Pour les auteurs du rapport, il n'est pour l'instant pas possible de savoir si l'objectif d'accès à un emploi durable est atteint, faute d'indicateurs stabilisés. Le seul indicateur disponible datant de mars 2023 n'est calculé que sur les jeunes suivis par France Travail : 63 % ont accédé à un emploi d'une durée d'au moins un mois dans les neuf mois qui ont suivi l'entrée, 43 % ont décroché un contrat de plus de six mois. 40 % des jeunes en CEJ suivis par les Missions locales ne sont pas inscrits à France Travail et donc pas considérés dans ce calcul. 24 % des jeunes suivis par les Missions locales auraient des sorties en emploi durable.

Revaloriser le montant de l'allocation

Le rapport formule plusieurs recommandations, notamment celle d' « adapter l'obligation des 15 à 20 heures d'activités hebdomadaires pour chaque jeune bénéficiaire du CEJ, en veillant à ce que le cadre horaire prévu soit personnalisé, et en bonne adéquation avec la réalité des besoins du jeune concerné ». Pour les jeunes les plus éloignés de l'emploi, cette obligation stricte peut être un frein au recours ou une source de rupture du contrat, surtout dans le cas de difficultés sociales (hébergement, instabilité). En outre, le montant de l'allocation est trop faible pour les auteurs du rapport qui recommandent « d'établir un montant équivalent aux minimas sociaux et l'augmenter à hauteur de 50 % du revenu médian ».

Impliquer davantage les entreprises

Afin d'assurer un meilleur investissement des entreprises dans le dispositif, le rapport suggère « d'articuler les initiatives des collectifs d'entreprises via le plan « 1 jeune, 1 solution » et de permettre aux conseillers du CEJ de disposer d'une liste d'employeurs répartis par offre de services ».  Cela pourrait passer par « l'instauration de chartes d'engagement des entreprises avec l'identification de référents CEJ au sein des entreprises volontaires ».