L'Onisep élargit ses missions à l'orientation tout au long de la vie

La Cour des comptes formule plusieurs recommandations pour assurer l'avenir de l'Office national d'information sur les enseignements et les professions (Onisep), qui a perdu un tiers de ses effectifs depuis la loi « avenir professionnel » du 5 septembre 2018.

Par - Le 29 mars 2024.

La loi du 5 septembre 2018, en transférant une partie de la compétence d'orientation aux Régions, a profondément modifié les missions de l'Office national d'information sur les enseignements et les professions, souligne le rapport de la Cour des Comptes sur l'Onisep. Alors que sa principale activité était le recueil et la diffusion d'information sur les enseignements et les professions, elle se tourne désormais vers l'accompagnement des élèves et des étudiants. Son budget est passé de 41 millions d'euros par an à 29,5 en 2022 et elle a perdu un tiers de ses effectifs. Le réseau régional a été maintenu en le réduisant aux seules tâches « nationales ».

Disparition de certaines ressources financières

L'Onisep, en concurrence avec les Régions et de nombreux acteurs privés, a vu disparaître certaines ressources financières par la mise à disposition gratuite d'une partie de ses données. Il a dû modifier son positionnement et sa stratégie : parallèlement à la restructuration du réseau territorial, il « a souhaité placer l'usager au cœur de ses préoccupations ». Il vise à « développer prioritairement le volet accompagnement pédagogique de l'orientation » et à « étendre le champ d'action non seulement à l'enseignement supérieur mais aussi aux adultes tout au long de leur vie professionnelle ».

Programme Avenir risqué

Il mise notamment sur le programme Avenir(s), financé à hauteur de 30 M€ sur 10 ans par un programme d'investissement d'avenir. Le projet est de faire évoluer la vision de l'orientation « en proposant aux jeunes et aux équipes éducatives une conception nouvelle qui permette la prise en compte et la conscientisation des compétences ». Toutefois, remarque la Cour de Comptes, « le caractère innovant et ambitieux de ce projet, associé à une programmation budgétaire aux contours flous lui font courir un risque ».  Sa première recommandation pour l'Onisep dont la situation financière est « incertaine » est de « mener un audit complet du programme Avenir(s) en 2026 afin d'en confirmer les premiers résultats ou, si besoin, de le réorienter ou le stopper ».

Manque de clarté dans la gouvernance

La Cour des comptes critique également la gouvernance de l'Onisep, avec une organisation interne qui « manque de clarté » et un encadrement des tutelles qui doit être renforcé : « il paraîtrait souhaitable de simplifier la structure de gouvernance en supprimant le conseil d'orientation stratégique, de renforcer la tutelle financière et de performance en y associant davantage la direction du budget et d'étendre cette tutelle au ministère en charge du travail dans la mesure où le champ de compétence de l'Office couvre de plus en plus l'orientation tout au long de la vie ».

Mise en place d'une comptabilité analytique

La Cour des comptes suggère de « mettre en place une comptabilité analytique permettant de connaître le coût complet des services et des produits éditoriaux destinés à être commercialisés » et de supprimer progressivement les 17 postes de directeur territorial.