CPF : des coûts de formation qui pèsent sur le quotidien de 19% des utilisateurs

Un usager sur six attend d'accumuler de nouveaux droits CPF avant de s'inscrire en formation et un sur quatre choisit sa formation en fonction de son prix.

Par - Le 13 juin 2025.

84 % des entrants en formation en septembre 2022 ont financé l'intégralité des coûts pédagogiques par leurs droits CPF, selon une étude de la Dares parue jeudi 5 juin. 4,7 millions de personnes se sont formées en mobilisant leur CPF entre novembre 2019 (date de la mise en place du parcours d'achat direct) et fin 2023. Quand le CPF ne couvrait pas l'intégralité des coûts, 12% ont payé eux-mêmes une partie (49 % moins de 250 €, 33 % entre 250 et 1 000 € et 18 % 1 000 € ou plus). 4% des entrants ont bénéficié de financements complémentaires externes. Il s'agissait pour 3% d'un abondement au CPF de la part de France Travail. Moins de 1% ont bénéficié d'un complément de financement entièrement financé par les dotations de l'employeur. Certains (moins de 1%) ont eu accès à des financements de l'Etat ou de conseils régionaux, soumis à critères d'éligibilité.

L'outil CPF bien identifié

L'outil CPF est particulièrement bien identifié remarque la Dares puisque 76 % des utilisateurs envisageaient d'utiliser leurs droits CPF dès le début de leur recherche de formation. Ce taux atteint 81 % parmi ceux indiquant que mobiliser leur CPF était un moyen simple de financer une formation qu'ils souhaitent suivre et était le plus bas (65%) pour ceux qui l'avaient mobilisé sur les conseils d'un tiers. La grande majorité des utilisateurs connaissaient le montant de leur solde CPF avant de commencer leur démarche : 60 % de manière précise et 17 % approximativement. En outre, ils étaient 16% à attendre pour s'inscrire d'avoir davantage de droits : 12% arrivaient ainsi payer l'intégralité via le CPF et 4% diminuaient leur reste à charge.

Moins d'un utilisateur sur dix a négocié des caractéristiques de formation

Si 37% connaissaient l'existence de financements complémentaires, seulement 12% en ont cherché. Ce pourcentage est même de seulement 7% lorsque le CPF couvrait l'intégralité des coûts. Il atteint 21% pour ceux qui avaient un reste à charge et 80% pour ceux qui bénéficiaient d'un abondement externe. Seuls 9% des utilisateurs ont négocié des caractéristiques de la formation (programme, durée, date, coût…).

La moitié des utilisateurs ont comparé les offres de plusieurs organismes de formation avant de choisir et un sur quatre l'a fait en fonction du prix, particulièrement ceux qui payaient une partie des frais pédagogiques. En outre, 21% des utilisateurs ont eu à payer d'autres frais, hors coût annexe, ce qui peut s'expliquer pour la Dares « par l'existence de coûts engendrés par la formation s'ajoutant aux coûts pédagogiques » comme le passage d'une certification non incluse dans le prix initial ou l'achat de matériel et de logiciels nécessaires au suivi de la formation. 19 % des utilisateurs ont déclaré que l'ensemble des coûts financiers engendrés par la participation à la formation pesait sur leur quotidien. C'est particulièrement le cas chez les usagers les plus en difficulté financière (29%) et chez les chômeurs et inactifs (23%).