« L'accès à la formation est essentiel pour la réussite européenne » (Cedefop)

Lors de son lancement, « le Cedefop marquait la coopération européenne », a rappelé Mario Patuzzi, président du conseil de direction du Cedefop lors de la conférence « Structurer l'apprentissage et les compétences pour l'Europe » organisée à l'occasion des 50 ans du Cedefop mardi 27 mai. Parmi les nombreux défis qui affectent l'économie européenne, il a cité les grandes transitions (verte, digitale, démographique) mais aussi l'inadéquation grandissante entre les emplois et les compétences. Pour comprendre ces changements structurels, le Cedefop, « grâce à sa cartographie des compétences, aide les décideurs politiques à prendre des décisions éclairées ». Dans un contexte d'accélération des changements, « les attentes sont importantes ». L'idée n'est pas uniquement « de réagir aux changements, mais de les anticiper » et pour cela, il y a besoin d'institutions stables et fortes.  La mission du Cedefop « est plus pertinente que jamais », en ces temps « de désinformation, de requalification industrielle, de formation tout au long de la vie », abonde Li Andersonn, Présidente de la commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement européen. « L'accès à la formation est essentiel pour la réussite européenne. Et les travaux du Cedefop montrent que l'éducation n'est pas seulement utile à l'emploi mais permet une résilience des individus et de la société ».

Baisse des performances des apprenants

Pour Stefan Olsson, directeur général adjoint de la Direction générale de l'emploi, des affaires sociales et de l'inclusion de la Commission européenne, « la résolution de problèmes est notre travail de décideurs politiques ». Et il se fonde sur le travail du Cedefop afin de les comprendre et de savoir comment les résoudre. L'un des défis auquel est confronté l'écosystème de l'éducation est « la baisse des performances des apprenants » et « une déconnexion croissante entre le système éducatif et le marché du travail ». « 4 entreprises sur 5 disent avoir du mal à recruter des personnes compétentes », constate Stefan Olsson, ce qui montre, selon lui, l'importance de l'enseignement et la formation professionnelle. Il souligne que d'autres pays, comme la Chine, investissent beaucoup plus que l'Europe et obtiennent ainsi des investissements de grandes entreprises « attirées par la quantité de compétences dans une seule zone plutôt que par le coût du travail ». Stefan Olsson juge nécessaire « de faire beaucoup plus pour promouvoir les métiers liés à la formation professionnelle ».

Création d'un diplôme européen ?

L'UE doit mettre en place une stratégie pour l'enseignement et la formation professionnelle l'an prochain, visant notamment à multiplier les centres d'excellence. L'objectif est d'atteindre 45% des étudiants dans ce système (contre 36% aujourd'hui) et au moins 25% de femmes (16% actuellement). Cette stratégie visera également à atteindre une meilleure reconnaissance des diplômes voire à créer un diplôme européen. « Il faut donner aux gens la possibilité de changer leur futur. Ce nouveau chapitre est essentiel dans le parcours européen des compétences. »