Structurer sa démarche d'acculturation à l'IA : de la stratégie à l'opérationnel

Face à l'accélération IA, l'enjeu de bien des organisations est de savoir comment structurer une démarche d'acculturation efficace pour un déploiement pertinent. Besoin d'une raison pour vous lancer ? Erwan Kezzar, le co-fondateur de Contournement, spécialisé dans les technologies No-Code, démarre de manière on ne peut plus pragmatique : « si vous passez cinq minutes sur une tâche à faible valeur ajoutée et à forte charge cognitive, cinq fois par jour, vous aurez passé six jours complets de travail à la fin de l'année à faire uniquement cette tâche. » L'approche a le mérite d'attirer le chaland et de n'effrayer personne : l'objectif n'est pas de remplacer l'humain, mais de le soulager en automatisant les tâches chronophages. Avouons-le, un tel scénario peut suffire à inscrire à l'agenda la nécessité de se poser les bonnes questions pour anticiper, s'adapter et, surtout, tirer parti des opportunités offertes par l'IA.

Définir sa stratégie

Comment s'y prendre ? L'acculturation à l'IA, c'était justement l'objet de la recherche-action lancée début 2025 par l'entrepreneur chercheur fondateur de Traindy, Raphaël Grasset (notre article). Le résultat ? Une méthode présentée lors du webinaire qui se décline en quatre axes. La première étape, politique et humaine, consiste à penser une « gouvernance partagée » incarnée dans un comité de pilotage pluridisciplinaire conçu pour aligner la vision stratégique de l'organisation avec les potentialités de l'IA. Vient ensuite la « formation des acteurs », qui vise à former des collaborateurs, non pas seulement à l'utilisation d'outils, mais à la compréhension des enjeux et mécanismes de l'IA. Plutôt que d'imposer des solutions à des problèmes parfois non exprimés, la troisième étape implique les équipes dans la conception de cas d'usages pertinents pour leur quotidien. Alors seulement, peut se déployer la quatrième et dernière étape, phase d' « intégration technique » qui consiste à concrétiser les usages identifiés par le choix et l'implémentation des outils.

Passer à l'opérationnel

En complément de cette vision stratégique, Erwan Kezzar propose une approche très opérationnelle, axée sur l'autonomisation des collaborateurs grâce à l'alliance de l'IA et des outils du No-Code. De la sensibilisation à l'expertise, différents stades d'usage et de maîtrise de l'IA sont à préciser. On trouve en début de chaîne « l'IA simple » qui consiste à interroger ChatGPT, et « l'IA consolidée », qui vise à créer ses premiers assistants personnalisés. Avec l'IA couplée aux outils No-Code, définis par Erwan Kezzar comme des « outils visuels et intuitifs qui permettent de digitaliser et d'automatiser soi-même des processus », il devient possible d'aller beaucoup plus loin : automatiser de façon déterministe des tâches à l'aide de l'IA, créer des solutions numériques globales qui intègrent de l'IA, développer des « agents IA » (à distinguer des « assistants », en ce qu'ils intègrent « une part de décision en autonomie »).

Le co-fondateur de Contournement ne le cache pas, ces différents stades n'entraînent pas le même degré d'engagement. Si le No-Code offre la flexibilité nécessaire pour connecter les différentes briques technologiques et créer des solutions sur mesure sans nécessiter des mois de développement, il importe cependant d'éviter les « usines à gaz » et donc, de s'entourer de conseils qui aident à calibrer les solutions au regard des objectifs réels.

• Accéder au replay du Corner de l'innovation #3 - Comment structurer sa démarche d'acculturation à l'IA ? :
  webikeo.fr/webinar/replay/b00279083a686c72b6524cb12a43e9d6:14314
• Contournement : contournement.io/
• Traindy : traindy.io/
• Le site web du Corner de l'innovation Centre Inffo : corner.centre-inffo.fr/